IranNucléaireL'UE, défiée par l'Iran, va réunir d'urgence l'AIEA mardi

L’UE, défiée par l’Iran, va réunir d’urgence l’AIEA mardi

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AFP, Vienne, 5 août – L’exécutif de l’AIEA va se réunir mardi en session extraordinaire à Vienne à la demande de l’UE, avec à la clef un recours possible au Conseil de sécurité, l’Iran ayant rejeté vendredi les propositions de coopération européennes.
La réunion a été annoncée par un porte-parole de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) mais elle n’aura pas lieu si Téhéran renonce à sa décision de convertir l’uranium.
Les ambassadeurs européens à Téhéran ont remis vendredi matin une offre censée convaincre l’Iran de fournir les garanties qu’il ne fabriquera pas l’arme nucléaire.
Mais, a déclaré à l’AFP un des négociateurs iraniens, Hossein Moussavian, ces propositions sont « inacceptables », car elles « violent » les accords conclus entre Iraniens et Européens, a-t-il dit, et « nient le droit inaliénable de l’Iran ». A savoir son droit à enrichir l’uranium, après conversion préalable à l’usine d’Ispahan, pour avoir du combustible pour ses centrales.
Au contraire, les Européens demandent à l’Iran de s’engager formellement à renoncer à la fabrication de combustible nucléaire, donc à l’enrichissement de l’uranium potentiellement militaire, tout en lui garantissant un accès à l’énergie nucléaire civile, selon un résumé dont l’AFP a eu connaissance.
Afin de « construire la confiance sur une période prolongée », les trois pays européens (France, Allemagne, Grande-Bretagne) qui négocient depuis neuf mois avec l’Iran, lui demandent de « prendre un engagement contraignant de ne pas poursuivre d’activités pour le cycle de combustible (nucléaire) autre que la construction et la mise en oeuvre de réacteurs d’énergie et de recherche à eau légère ».
En échange, les Européens réaffirment « le droit inaliénable de l’Iran à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire » en conformité notamment avec le Traité de non-prolifération (TNP) « et dans le cadre d’un accord global ».
Ils s’engagent à garantir « l’approvisionnement durable de l’Iran en combustible nucléaire pour ses centrales », a déclaré à la presse une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Cécile Pozzo di Borgo.
« Ils s’engagent aussi à promouvoir le commerce, l’investissement et les transferts de technologie, à travailler à la négociation d’un accord de commerce et de coopération entre l’UE et l’Iran, à apporter un soutien politique à l’accession de l’Iran à l’OMC. Il est proposé un mécanisme d’examen de cet accord au niveau ministériel tous les 10 ans », selon elle.
La « réunion du conseil des gouverneurs de l’AIEA est convoquée pour mardi 10H30 (08H30 GMT) à la demande de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne », a indiqué un porte-parole Peter Rickwood.
Le conseil des gouverneurs de 35 pays, l’exécutif politique de l’agence onusienne de non-prolifération, peut transmettre le dossier au Conseil de sécurité en vue de sanctions internationales éventuelles.
Les Etats-Unis, qui accusent l’Iran de rechercher l’arme nucléaire, souhaitent une telle saisine. Les Américains soutiennent la dernière proposition de l’UE à l’Iran, a indiqué vendredi le département d’Etat.
L’AIEA suit le dossier controversé de l’Iran depuis février 2003, après avoir relevé que l’Iran avait camouflé des activités suspectes pendant deux décennies.
Mais dans une lettre adressée au chef du programme nucléaire iranien, Hassan Rohani, les trois gouvernements et l’UE se disent prêts à renoncer à la réunion de mardi si l’Iran indiquait qu’il n’y aura pas de redémarrage de l’usine d’Ispahan.
Dans ce cas, il y aurait une réunion à haut niveau à Paris le 31 août, suivi d’une réunion des trois chefs de diplomatie européens avec les Iraniens à New York en septembre.
Or, l’Iran a réaffirmé vendredi qu’aucune contrepartie ne le dissuaderait de redémarrer son usine de conversion d’Ispahan: cette décision est « irrévocable », a déclaré M. Moussavian.
Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy s’est voulu « très ferme ».
« Si, de manière unilatérale, ils (les Iraniens) décident de recommencer leurs activités nucléaires, alors nous demandons la réunion extraordinaire des gouverneurs de l’AIEA pour demander à l’ensemble de la communauté internationale de dire à l’Iran une dernière fois : +il faut que vous choisissiez la voie de la raison+ »..
« Et si jamais l’Iran n’accepte pas, alors il faudra saisir le Conseil de sécurité et cela peut être le début d’une crise internationale majeure », a ajouté M. Douste-Blazy à la télévision.

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