WASHINGTON, 13 sept 2005 (AFP) – Le président américain George W. Bush a lancé mardi un appel à la communauté internationale à agir « ensemble » pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, sans toutefois évoquer d’initiative aux Nations unies.
« Il y a un processus qui se poursuit à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) », a souligné M. Bush, « et nous allons travailler avec notre ambassadeur à l’AIEA, l’ambassadeur Schulte, pour continuer à insister pour un exposé complet des intentions iraniennes, de telle sorte que le Conseil de sécurité puisse déterminer la politique à suivre ».
« Il est très important que le monde comprenne que l’Iran, avec l’arme nucléaire, serait très déstabilisant », a ajouté M. Bush lors d’une conférence de presse avec le président irakien Jalil Talabani à la Maison Blanche.
« Il faut donc qu’on travaille ensemble (BIEN: ensemble) pour les empêcher d’avoir la capacité de développer l’arme nucléaire », a ajouté M. Bush, annonçant qu’il entendait « parler franchement de l’Iran avec le président (chinois) Hu Jintao et le président (russe Vladimir) Poutine », et durant ses rencontres en marge de l’Assemblée générale de l’Onu, jusqu’à la fin de la semaine.
« Le fait que par le passé (les Iraniens) n’ont pas complètement révélé leurs programmes devrait être un avertissement pour tous », a encore souligné M. Bush.
Les Iraniens « regorgent d’hydrocarbures, néanmoins c’est le droit d’un gouvernement de vouloir un programme nucléaire civil, mais il doit y avoir des règles », a encore estimé M. Bush.
« L’une de ces règles doit avoir pour effet qu’ils n’acquièrent pas l’expertise nécessaire pour pouvoir enrichir (l’uranium), c’est un sujet de grande inquiétude », a ajouté le président américain.
Saluant les efforts de la diplomatie britannique, française et allemande sur ce dossier, M. Bush a conclu qu’il attendait de voir quelle serait la réponse des responsables iraniens en visite aux Etats-Unis.
Selon un document interne dont l’AFP a eu connaissance vendredi, l’Union européenne s’est dit prête à demander un transfert du dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l’Onu si l’Iran refusait d’arrêter la conversion d’uranium, comme lui demandent les Etats membres de l’AIEA.
La conversion est l’étape qui précède l’enrichissement d’uranium.
Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA doit se réunir à Vienne le 19 septembre prochain pour décider une éventuelle saisine du conseil de sécurité.