AFP, Washington, 6 octobre – Les Etats-Unis « partagent les inquiétudes » du Premier ministre britannique Tony Blair sur l’implication de l’Iran en Irak, a indiqué jeudi le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack, sans toutefois confirmer que l’Iran ait fourni des explosifs à la rébellion.
M. Blair a averti jeudi l’Iran que la Grande-Bretagne ne se laisserait pas « intimider », alors que Londres soupçonne l’Iran d’avoir fourni à la rébellion irakienne, via le Hezbollah libanais, la technologie en matière d’explosifs employée dans une série d’attaques mortelles contre des soldats britanniques en Irak.
Le chef du gouvernement britannique « a effectivement fait état de vraies inquiétudes au sujet de l’Iran et potentiellement du Hezbollah », a noté M. McCormack.
« Pour notre part, nous partageons ces inquiétudes », a-t-il ajouté.
Le Pentagone a également exprimé son inquiétude jeudi sur le trafic d’armes en Irak en provenance d’Iran. « Cela reste très clairement un sujet d’inquiétude », a déclaré le général Carter Ham, directeur adjoint des opérations à l’état-major interarmées, lors d’une conférence de presse.
Il a ajouté que l’inquiétude était « similaire » pour ce qui concerne la frontière entre l’Irak et la Syrie. « Il y a des preuves de mouvements d’individus. Nous pensons que certains d’entre eux sont des combattants étrangers », a dit le général Ham.
Le porte-parole du département d’Etat a dit qu’il n’ajouterait « rien aux remarques (de M. Blair) sur la description exacte du lien, s’il existe, entre les décès des soldats britanniques et l’Iran et le Hezbollah » et a refusé de confirmer les accusations britanniques.
« Ce que je dirais, c’est que nous avons déjà exprimé certaines inquiétudes sur les activités de l’Iran destinées à tenter d’exercer une influence en Irak par divers moyens. Je n’irai pas plus loin », a-t-il conclu.
Le général Ham a déclaré de son côté qu’il n’était « pas au courant » d’une implication des autorités iraniennes dans le trafic d’armes.
Il a reconnu que « le niveau général des attaques au cours des derniers mois en Irak a augmenté ». « Depuis avril-mai, cela baissait chaque mois, jusqu’au mois dernier. Mais en septembre, cela a commencé à remonter », a-t-il dit.
Par ailleurs, le porte-parole du département d’Etat a démenti des informations publiées le même jour par le Wall Street Journal sur l’éventualité d’un rétablissement des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et l’Iran pour tester la volonté de Téhéran de renoncer à l’arme nucléaire.
« La secrétaire d’Etat (Condoleezza) Rice et les responsables de la diplomatie américaine n’envisagent aucune mesure incitative, aucun encouragement pour pousser l’Iran à changer d’attitude », a-t-il assuré.
« L’Iran, par ses actes, s’est isolé. C’est maintenant à l’Iran de démontrer qu’il veut quitter la voie qu’il a empruntée, qui est une voie vers un plus grand isolement de la communauté internationale », a-t-il ajouté.
« Il existe déjà des canaux diplomatiques qui ont été établis de longue date et qui sont bien connus », a ajouté le porte-parole. La Suisse représente les intérêts des Etats-Unis à Téhéran et le Pakistan ceux de l’Iran à Washington.