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Les pressions de l’Occident pour envoyer l’Iran à l’ONU buttent sur un écueil

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The New York Times – Selon des diplomates européens, le mouvement de désapprobation initié par les Européens et les Américains contre les activités nucléaires de l’Iran a rencontré lundi de nouvelles difficultés. Il y a donc tout lieu de se demander si l’Agence internationale de l’énergie atomique votera rapidement le référé de l’Iran devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies en vu d’une action punitive.

Les diplomates ont déclaré que la résistance des russes à accélérer la procédure contre l’Iran – conformément aux souhaits de l’Occident – lors de la rencontre du bureau de l’AIEA prévue le 2 février, a rendu encore plus improbable l’adoption par le bureau du genre de résolution que souhaitent les Etats-Unis et les Européens.

Lundi, dans un discours prononcé à l’université du Kansas, le président Bush a déclaré que l’Occident pourrait subir un « chantage » si l’Iran obtenait l’arme atomique. Mais il a aussi cherché à s’adresser au peuple iranien, en lui disant que le grief allait contre leurs dirigeants et non contre eux.

Un autre coup dur porté aux efforts occidentaux pour faire pression sur l’Iran est venu lundi de Mohamed ElBaradei, le directeur général de l’agence de l’énergie atomique – l’organe de surveillance des activités nucléaires des Nations Unies. Le Dr. ElBaradei a rejeté une demande américaine et européenne de publier un rapport urgent sur l’état d’avancement du cas iranien dans les semaines qui suivent, rapport censé condamner les activités nucléaires de ce pays.

Dans des courriers adressés à des ambassadeurs des Etats-Unis et d’autres pays ainsi qu’à l’agence atomique, le Dr ElBaradei a déclaré qu’ « un rapport détaillé sera uniquement disponible » au mois de mars. Mais il a ajouté que l’agence fournirait « des informations à jour sur l’état des enquêtes portant sur les questions en suspens ».

S‘exprimant sous l’anonymat comme d’autres diplomates – étant donné que le bureau de l’agence n’a pas encore adopté de position officielle sur la lettre du Dr. ElBaradei – un diplomate européen a déclaré que sans un jugement de fond du cas iranien par le directeur général, il sera difficile d’obtenir du bureau le référé de l’Iran au Conseil de Sécurité des Nations Unies, comme le veulent les Etats-Unis et l’Europe.

La position du Dr. ElBaradei et la résistance russe à un référé rapide de l’Iran posent la menace d’un revers majeur des occidentaux dans leurs efforts pour isoler diplomatiquement l’Iran au plus tôt.

Les propos tenus lundi par M. Bush reflétaient le consensus croissant en Occident sur le fait que si des sanctions sont finalement envisagées pour l’Iran, elles n’incluront pas un embargo sur le pétrole et d’autres étapes qui pourrait provoquer la colère des Iraniens ou des difficultés en Europe et aux Etats-Unis.

Il a renouvelé son appel au bureau de l’agence de l’énergie atomique pour un référé du dossier iranien devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Mais il déclaré : « Je veux aussi que le peuple iranien le comprenne sans ambiguïté : nous n’avons aucun problème avec vous ».

En effet, les responsables américains disent qu’en cas de sanctions, ils n’empêcheront pas les Iraniens de se rendre à l’étranger pour des manifestations sportives et culturelles.

La politique américaine a consisté pendant plus d’un an à des efforts pour persuader le bureau de l’agence de porter le dossier iranien devant le Conseil de Sécurité. Mais l’administration Bush a délégué cette tâche à l’Angleterre, la France et l’Allemagne, qui ont continué jusqu’à récemment à négocier avec l’Iran sur la suspension et un éventuel démantèlement permanent de ses activités d’enrichissement nucléaires.

Cependant, la Secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice a déclaré à Washington que le vote du référé lors de la réunion du bureau le 2 février faisait toujours partie de la politique de l’administration.

« Dans l’état actuel des choses, les Iraniens en ont fait suffisamment pour être référés », a déclaré Mme Rice, en évoquant la décision de l’Iran, au début de ce mois, de mettre fin au moratoire sur l’enrichissement et le recyclage de l’uranium. « Il me semble que cette affaire rentre tout à fait dans le cadre d’une procédure de référé et c’est ce que nous avons l’intention d’obtenir lors de la réunion du bureau des gouverneurs de l’AIEA ».

L’Iran avance pour sa défense que ses activités nucléaires sont légales affirmant que parce qu’elles entrent dans le cadre d’un programme civil de production d’énergie ou des activités normales de recherches, elles sont autorisées par le TNP. Rappelant que l’Iran n’avait pas révélé bon nombre de ses activités, les diplomates américains et européens déclarent qu’elles font partie d’un programme clandestin de production d’armes nucléaires.

Il faudrait obtenir la majorité des votes des 35 membres du bureau de l’agence de l’énergie atomique pour obtenir selon la règle le référé de l’Iran devant le Conseil de Sécurité. La Secrétaire d’Etat, Mme Rice a répété lundi que les Etats-Unis pensaient obtenir ces voix. Certains hauts responsables américains et européens déclarent qu’il pourrait y avoir 20 votes en faveur du référé.

Mais certains diplomates européens avancent qu’un référé privé du soutien de la Russie et de la Chine enverrait un message ambigu. Comme alternative au référé, la Russie souhaite que l’agence remette tout simplement un rapport sur les activités de l’Iran lors de la réunion du 2 et 3 février, et laisse au Conseil de Sécurité le soin de le consulter.

La différence entre un rapport et un référé a été décrite par les diplomates comme étant significative. « Un référé implique une action », a déclaré un responsable européen. « Il implique la demande d’une action par le Conseil de Sécurité. Il implique également de transmettre la question au Conseil en vue d’une action. Un rapport n’implique pas tous ces éléments ».

Aussi, si d’autres négociations ne réussissent pas à s’assurer la coopération de l’Iran dans le gel des activités d’enrichissement, la Russie pourrait emmener l’Iran devant une session ordinaire du bureau de l’agence de l’énergie atomique du mois de mars. Les Etats-Unis et leurs partenaires européens ne veulent pas attendre trop longtemps.

Mais les diplomates européens ont déclaré que la méthode russe se posait comme une alternative probable au plan d’action soutenu par les Américains.

« La décision de ElBaradei de ne pas avancer un rapport de suite rend plus vraisemblable l’adoption du calendrier russe plutôt que l’européen » a déclaré un diplomate européen.

En résistant aux demandes d’un rapport formel avant la réunion du 2 février, Le Dr. ElBaradei a déclaré dans sa lettre que les « questions en suspens » se rapportant aux actes récents de l’Iran sur son programme nucléaire étaient toujours « en phase de traitement avec les autorités iraniennes ». L’un de ses adjoints s’est rendu en Iran ce week-end pour aborder certains de ces points, a-t-il déclaré.
« De ce fait, la procédure légale doit suivre son cours avant que le Secrétariat ne soit à même de soumettre un rapport détaillé », a-t-il ajouté, faisant référence au département de l’agence de l’énergie atomique.

Les diplomates européens et américains ont conclu qu’il était possible que le Dr. ElBaradei fasse parvenir au bureau un rapport intérimaire condamnant suffisamment les activités de l’Iran pour entraîner un référé. Mais la plus grosse source d’inquiétude était que l’Iran coopère suffisamment avec les inspecteurs internationaux pour retarder toute action pendant des mois.

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