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Iran-Irak : Coup de filet britannique sur la police de Bassora

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img align= »right » src= »https://fr.iranfocus.comench/uploads/img43d74286c81a8.jpg » />Associated Press, Bagdad, Irak – Par ROBERT H. REID – Mardi, les troupes britanniques ont lancé une vague d’arrestations parmi les membres de la police de Bassora qui connaît actuellement des difficultés et a arrêté plusieurs officiers. On pense depuis longtemps que cette force de police est infiltrée par des chi’ites extrémistes appartenant à des milices étroitement liées à l’Iran voisin.
Réduire le pouvoir des milices est considéré comme fondamental pour recréer la confiance entre les communautés irakiennes rivales et établir l’autorité du gouvernement. Mais il s’est révélé difficile de trouver la bonne méthode pour y parvenir.
Les responsables britanniques ont déclaré que quatorze personnes avaient été arrêtées à l’issue de ce coup de filet qui a eu lieu tôt le matin. Neuf d’entre elles ont été relâchées mais cinq autres – tous des policiers – ont été emprisonnées, accusées d’avoir pris part à un meurtre et à d’autres crimes « liés à des tribus rivales et des milices », a déclaré le Major Peter Cripps, le porte-parole britannique.
Selon le lieutenant Abbas al-Basri, qui est le porte-parole de la police, le sous-directeur du département des renseignements criminels de Bassora, le Major Jassim al-Daraji figure parmi les personnes interpellées.
« Dans cette partie de l’Irak, tout le monde est lié de près ou de loin à une tribu, un groupe politique ou une milice », a déclaré Cripps à l’agence Associated Press. « La question (…) est de savoir avec qui ils possèdent les liens les plus étroits : les services de police, leur tribu, ou leur milice ».
Il a ajouté que les forces britanniques et irakiennes « essayaient de se débarrasser de ceux qui mettent en priorité leur allégeance aux milices ».
Située à 547 kilomètres au sud de Bagdad, Bassora est la seconde ville d’Irak et possède une population à majorité chiite. Elle est de loin plus calme que les zones agitées peuplées à majorité sunnites et où sont établies les troupes américaines. Pourtant, depuis le mois de mai dernier, dix soldats britanniques ont été tués dans des attentats à la bombe et des embuscades. Les groupes tribaux et les milices seraient responsables de certains d’entre eux.
L’agitation s’est accrue en septembre dernier dans la ville de Bassora quand la police irakienne a arrêté deux membres des commandos britanniques arabophones au cours d’une mission de surveillance. Craignant que les soldats ne se retrouvent aux mains des milices, les troupes britanniques ont assiégé un poste de police et libéré les captifs.
Suite à cet accident, le Département local des Affaires Intérieures a été supprimé à cause de ses liens avec les milices. Cependant, ceux qui ont été renvoyés lors de cette réorganisation « ont obtenu des emplois dans un autre département des services de la police irakienne de Bassora », a déclaré le Major Cripps.
Dans le parler irakien, le mot milice se réfère à des groupes armés associés à des partis politiques, des chefs tribaux ou des dignitaires religieux. Beaucoup de ces milices sont chi’ites et très différentes des groupes insurgés arabes sunnites, comme l’Armée Islamique d’Irak ou le groupe al-Qaida de Mussab al-Zarqawi qui cherche à chasser les troupes étrangères et à renverser le gouvernement soutenu par les Etats-Unis.

Certains ont une base locale et ne sont rien de plus que des organisations criminelles. D’autres sont impliqués dans le combat contre l’insurrection sunnite. On pense que certaines milices chi’ites sont derrière les assassinats d’arabes sunnites, souvent commis en représailles contre les agressions de chi’ites par les insurgés et les extrémistes religieux.

Les hommes politiques arabes sunnites accusent les milices chi’ites de pousser des Sunnites désœuvrés à rejoindre les rangs des insurgés. Mais les efforts des Américains pour persuader les chi’ites et les Kurdes de dissoudre leurs milices se sont révélés difficiles face une insurrection sunnite qui fait rage. Les partis politiques chi’ites et kurdes dominent le gouvernement actuel.
Le but des Etats-Unis est d’essayer d’intégrer les milices au sein de la police et de l’armée, où ils peuvent être contrôlés. Cependant, dans un rapport présenté au Congrès au mois d’octobre dernier, l’administration Bush a reconnu que les « réalités de la politique irakienne et de la sécurité du territoire » font douter que ce but puisse être bientôt atteint.
Les milices comptent entre quelques centaines et des dizaines de milliers de membres.
La Brigade Badr et l’Armée du Mahdi, toutes deux chi’ites, font partie des plus grandes milices. On estime à 100.000 le nombre des Peshmerga, un groupe kurde. Les troupes des Peshmerga ont combattu aux côtés de l’armée américaine lors de l’invasion de l’Irak en 2003 et les anciens combattants de ce groupe kurde sont fortement représentés dans la police irakienne et l’armée du pays.
Les dirigeants kurdes insistent sur le fait que les Peshmerga ne sont pas une milice, mais la force de sécurité légale des trois provinces qui font partie du Gouvernement Régional Kurde. Les dirigeants kurdes ont maintenu cette position lorsqu’en 2004 le Premier ministre par intérim, Ayad Allawi, avait annoncé un accord pour dissoudre les milices à partir du mois de juin de cette année.
Le religieux chiite radical, Muqtada al-Sadr a refusé d’accepter cet accord et de dissoudre sa milice, l’Armée du Mahdi, qui avait combattu les forces américaines au cours de deux soulèvements. Malgré un accord conclu l’année dernière visant à mette fin au combat, l’Armée du Mahdi continue d’agir dans certains quartiers de Bagdad et dans d’autres régions du sud du pays, y compris à Bassora.
En 2003, sous la pression américaine, la Brigade Badr a modifié son nom pour devenir l’Organisation Badr pour la Reconstruction et le Développement. Elle soutient qu’elle n’est plus une milice. Le groupe possède des affinités avec le plus grand parti chi’ite d’Irak, ‘Assemblée suprême pour la révolution islamique en Irak. Ce groupe est le plus ancien membre de la coalition chi’ite qui a remporté le mois dernier la majorité des sièges au parlement lors de la dernière élection.
On pense que Badr possède également des liens avec les services de renseignements iraniens et beaucoup de ses principaux membres vivaient en Iran jusqu’à la chute de Saddam Hussein en mars 2003. On pense que des anciens combattants de Badr figurent dans les rangs du groupe des commandos d’élite du ministère de l’Intérieur qui est au cœur des accusations d’agression proférées par les sunnites. Le ministre de l’Intérieur, Bayan Jabr, est un ancien responsable de Badr.
Cependant, on considère que ces unités – particulièrement la très redoutée Brigade des Loups – figurent parmi les combattants les plus acharnés des forces gouvernementales dans la lutte contre les insurgés. L’armée américaine a annoncé ce mois-ci qu’elle allouerait à ces unités jusqu’à 3.000 assistants américains et internationaux pour, non seulement accélérer leur entraînement, mais également réduire les bavures.

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