Washington Post, 8 février Par Dafna Linzer Les ingénieurs iraniens ont réalisé des dessins sophistiqués dune galerie souterraine profonde, selon des hauts responsables qui ont examiné ces documents classifiés détenus par les services de renseignements depuis plus de vingt mois.
Pourvu de détecteurs télécommandés pour mesurer la pression et la chaleur, les plans de ce tunnel de 400 mètres semblent avoir été conçus pour un essai nucléaire souterrain qui pourrait un jour annoncer que Téhéran est devenu une puissance nucléaire, selon les hauts responsables.
Daprès les estimations des experts des services de renseignements américains et alliés, ce jour narrivera pas avant une décennie, en supposant que lIran consacre la totalité de ses ressources scientifiques et industrielles à ce projet et ne rencontre aucun obstacle technique majeur. Mais pour les experts du gouvernement et les inspecteurs de lONU, reste à savoir si les dirigeants iraniens ont pris une telle décision et quels progrès concrets ont été réalisés.
Depuis que lIran a été forcé de reconnaître il y a trois ans quil poursuit un programme denrichissement duranium secret, les gouvernements occidentaux et lorgane de surveillance nucléaire des Nations Unies, lAgence internationale de l’énergie atomique, ont amassé suffisamment de preuves pour vérifier si le gouvernement de Téhéran avait bien lintention, comme il le prétend, de construire rien de plus que des centrales nucléaires pacifiques. Souvent indirectes, généralement ambiguës et toujours incomplètes, ces preuves contrarient les efforts des responsables politiques, des services de renseignements et des alliés pour parvenir à un jugement sans appel sur les intentions de lIran et à une solution diplomatique à la crise.
Les plans de ce site dessai en projet de construction, non révélés au public par le passé, semblent au moins indiquer pour les hauts responsables américains le désir des Iraniens de tester des explosifs nucléaires. Mais les experts américains et des Nations Unies qui les ont étudiés disent que ces dessins non datés ne sinscrivent pas clairement dans un plan densemble. Nulle part, par exemple, napparaît le mot « nucléaire ». Lauteur nest pas identifié et il ny a aucune preuve de lexistence dun programme associé pour acquérir, assembler et construire les composants dun tel site.
« Le schéma correspond à celui dun site de tests nucléaires », a déclaré une source américaine haut placée, indiquant que les plans prévoyaient une équipe de contrôle des tests stationnée à une distance de sécurité de 10 kilomètres (plus de six miles) du tunnel. Pour autant que les renseignements américains sachent, lidée na pas quitté la planche à dessin.
Dautres preuves suggestives sont empreintes dune incertitude similaire. Un ordinateur portable dérobé par un citoyen iranien en 2004 contient les plans appartenant à une société nommée Kimeya Madon dune installation de petite importance de production de gaz duranium, dont la construction mettrait à disposition de lIran un stock secret duranium pouvant être enrichi pour du combustible ou des bombes. On pouvait trouver également sur cet ordinateur, que se sont procurés les services despionnage américains, des dessins pour modifier les missiles balistiques de lIran de façon à ce quils puissent contenir une tête nucléaire. En plus de ces dossiers informatiques, un trafiquant darmes pakistanais en détention a récemment fait des déclarations non corroborées selon lesquelles lIran aurait reçu plusieurs centrifugeuses sophistiquées, machines qui feraient largement progresser son savoir-faire nucléaire.
Les services de renseignements américains pensent que les documents contenus dans lordinateur sont authentiques, sans pouvoir le prouver. Les experts ne peuvent pas totalement exclure la possibilité que des opposants internes du gouvernement iranien aient pu les falsifier pour impliquer ladministration, ou que les documents aient été introduits par Téhéran pour convaincre lOccident que son programme était encore à un stade prématuré.
Des analystes de la CIA, dont certains ont participé il y a seulement un an à lanalyse défectueuse sur le programme darmes nucléaires irakien, ont dabord avancé lhypothèse quun troisième pays, tel quIsraël, avait fabriqué ces preuves. Mais ils ont finalement réfuté cette théorie.
Les services de renseignements britanniques, à qui lon a demandé un deuxième avis, ont conclu lannée dernière que les documents semblaient authentiques. Selon les sources, les dirigeants allemands et français considèrent que ces informations sont inquiétantes, tandis que les experts russes les estiment peu concluantes. Les inspecteurs de lAIEA, qui portaient un regard extrêmement sceptique sur les renseignements américains sur lIrak, commencent à approfondir certains aspects des informations contenues dans lordinateur qui semblent aller dans le sens des pistes précédentes.
« Il y a toujours une chance pour que ce soit le plus gros canular fait aux services de renseignements américains », a reconnu une source américaine. « Mais il y a une telle quantité de documents, tout semble indiquer quil y a une réelle intention de développer des armes nucléaires et tout semble parfaitement concorder. »
Les officiels de ladministration Bush, convaincus que lIran a un programme darmes, pensent que cet ensemble de documents est la « preuve la plus tangible » que lon puisse espérer. Mais même au sein du gouvernement américain, linterprétation qui domine est plus complexe. Et toute mesure vers lenrichissement de luranium, selon les experts, coïncide avec trois explications différentes : le programme de lIran est pacifique, il est destiné à la fabrication de la bombe, ou le gouvernement de Téhéran est encore en train de réfléchir à cette option.
Une commission présidentielle a déterminé en 2004 que les renseignements américains en savaient « peu, chose inquiétante » sur le potentiel de lIran. Lors dune audience du Congrès jeudi dernier, le directeur des renseignements nationaux, John D. Negroponte, a qualifié lIran de « cible difficile » à pénétrer.
Alors que personne ne sait si lIran va en fin de compte décider de fabriquer une bombe nucléaire, il est évident grâce aux preuves collectées par les services de renseignements américains et étrangers et par les inspections de lONU que lIran, en grande partie par son programme dénergie, est en train dacquérir et de maîtriser des technologies pouvant être détournées pour la fabrication de bombes.
Mohamed ElBaradei, directeur général de lAIEA, a déclaré quaprès trois ans denquête, il ne pouvait toujours pas juger le programme iranien « exclusivement pacifique ». En même temps, lIran nest « pas une menace imminente », a-t-il affirmé récemment dans une interview. « Pour développer une arme nucléaire, on a besoin dune quantité significative duranium hautement enrichi ou de plutonium et personne na vu cela en Iran. »
Les experts des renseignements américains qui ont collaboré à la rédaction dune analyse du programme iranien lannée dernière ont basé leur jugement sur ce qui suit. Tant que lIran nest pas capable de mettre en place une cascade de centrifugeuses à une échelle industrielle pour la production duranium enrichi à un degré lui permettant de servir dans la fabrication darmes, le pays est encore à 10 années au moins de larme.
Ces experts ont affirmé quaucun de ces dessins (pour le tunnel à essais, linstallation de conversion ou le programme de missiles iranien) ne modifiait ces prévisions. Negroponte a rendu publique cette analyse soigneusement expliquée avec des détours jeudi dernier : « Si lIran continue sur la voie actuelle le pays aura probablement la capacité de produire une arme nucléaire dans les dix ans à venir ».
Cette analyse, réalisée par la communauté des renseignements désireuse de ne pas répéter lembarras causé par laffaire irakienne, est plus modeste que le point de vue exprimé par les dirigeants politiques. Certains membres de ladministration Bush commencent à reculer, suggérant que la CIA exigeait de façon peu réaliste des preuves absolument irréfutables avant daboutir à la conclusion évidente aux yeux de la Maison Blanche.
« Si lon tient compte des analyses réalisées par les services de renseignements et dautres, je nai pas une grande confiance dans ces analyses », a déclaré un haut responsable de ladministration qui a largement participé à convaincre la Maison Blanche de diriger ses services de renseignements vers les programmes darmes de lIrak.
Cet examen étudie les renseignements et les preuves qui ont mené à la formation dun tel jugement ainsi que les lacunes dans la compréhension qui empêche davoir un aperçu complet du programme. Il évoque aussi des interviews avec des hauts responsables de ladministration Bush, ainsi quavec des sources du gouvernement et des services de renseignements qui se débattent avec une montagne de données et luttent contre leurs homologues des agences de lONU et des gouvernements en Europe et au Moyen Orient. La plupart des personnes interviewées ont parlé des informations confidentielles sur le programme de lIran sous couvert de lanonymat.
Le sel vert
Au printemps 2001, une petite société de design a ouvert un bureau dans la banlieue de Téhéran pour travailler pour celui qui semble avoir été son seul client : la Garde Républicaine iranienne. Pendant les deux années qui ont suivi, le personnel de Kimeya Madon a réalisé une série de dessins techniques pour une petite usine de conversion duranium, selon quatre hauts responsables qui ont examiné les documents.
LIran na quune seule usine de conversion de ce type et la ouverte aux inspecteurs de lAIEA, mais Téhéran na pas divulgué ou produit les plans pour une deuxième usine.
En décembre, dans le bureau à Vienne dElBaradei, le négociateur nucléaire en chef de lIran a été interrogé au sujet des dessins, rapportent les sources. Ali Larijani les a qualifiées d « accusations sans fondement ».
Lorsque les inspecteurs de lAIEA se sont rendus en Irak le mois dernier, la CIA a accepté de les laisser présenter certaines des preuves à lIran. Les hauts responsables iraniens les ont rejetées mais ont assuré quils apporteraient des clarifications ultérieurement, selon un rapport de lAIEA publié hier.
Plusieurs sources détenant des informations de première main sur les documents originaux ont affirmé que lusine, si elle était construite, donnerait à lIran une capacité supplémentaire de produire une substance connue sous le nom de UF4, ou « sel vert », produit intermédiaire dans la conversion duranium en gaz. Si cet élément était traité dans une usine denrichissement à grande échelle, telle que celle que lIran a lintention de bâtir pour son programme dénergie, il pourrait être utilisé dans le coeur dune bombe.
Selon certaines personnes qui ont décrit les documents, ladministration Bush pense quils sont la preuve de leffort secret de lIran, sous la direction de larmée, de se procurer des armes nucléaires. Les documents montraient des dessins portant sur des modifications du programme de missiles balistiques de lIran, suggérant ainsi un lien entre des armes potentielles et des systèmes de lancement. « Ceci constitue à nos yeux la preuve incontestable quils tentaient de fabriquer une usine de conversion duranium clandestine », selon un haut responsable américain. « Les Iraniens auraient dû au moins informer de leurs travaux » les inspecteurs de lAIEA, a-t-il déclaré.
Dautres sources ayant aussi un accès aux mêmes informations, qui ont épluché presque un an danalyses médico-légales de la CIA, étaient plus prudentes.
La construction dune deuxième usine pour le gaz duranium aurait pu être envisagée pour remplacer celle qui existe à Isfahan si celle-ci était bombardée par les États-Unis ou Israël. « Il sagissait soit de leur position de repli en cas de destruction dIsfahan », a affirmé un expert. « Soit ils ont considéré un plan alternatif puis se sont aperçus quil nétait pas aussi bon que ce quils avaient déjà et lont mis en suspens. »
Tout comme les dessins de la galerie de tests, ceux de lusine de conversion étaient dans lordinateur portable qui aurait été dérobé à un Iranien et que les services de renseignements allemands ont tenté en vain de recruter comme informateur. Il a été sorti précipitamment du pays par un autre Iranien qui la offert aux services de renseignements turcs comme preuve de lexistence dun programme darmes nucléaires. Cependant, le mot « nucléaire » napparaît sur aucun document de lordinateur.
« Cest quelque chose daspect très complexe. On voit les dessins mais rien au-delà de ça, alors on se dit : Pouvons-nous être surs ? », a expliqué un haut responsable.
On ne trouve nulle part dordres de construction, de factures ou plus dune poignée de noms et dendroits ayant potentiellement un lien avec les projets. On ne sait toujours pas qui a donné lautorisation pour les travaux de conversion. On soupçonne cependant que les bureaux mentionnés sur les documents de lordinateur aient un lien avec un officier de larmée iranienne, Mohsen Fakrizadeh.
Les services de renseignements américains pensent que Fakrizadeh est le directeur du Projet 111, travail de recherche nucléaire comprenant le développement de missiles. Pendant des années, les services despionnage américains étaient au courant dune expérience des Iraniens portant le nom de code Projet 110, qui daprès eux correspondait à la partie militaire du programme nucléaire du pays. Les responsables américains pensent que son successeur séquentiel pourrait être le lien entre le programme dénergie nucléaire du pays et sa partie militaire, mais ne peuvent en être certains sans plus dinformations de la part de Fakrizadeh. « Nous voulons le présenter aux inspecteurs de lONU », a déclaré une source américaine.
Selon les informations contenues dans lordinateur, Kimeya Madon semble avoir cesser ses activités au début du printemps 2003, menant les services de renseignements américains et alliés à suspecter quil sagissait dune société de couverture pour larmée iranienne. La dernière série de dessins connus de lusine de conversion est datée de février 2003, lorsque les inspecteurs de lONU ont fait leur premier voyage en Iran et lorsque les troupes américaines se tenaient prêtes à envahir lIrak voisin.
Létoile filante
Lorsque la CIA a commencé à étudier de près les milliers de pages de dessins de lordinateur, celles qui ont retenu immédiatement lattention étaient des schémas du missile le plus célèbre dIran, le Shahab, « étoile filante » en persan.
Des experts des Laboratoires nationaux Sandia au Nouveau Mexique ont fait des simulations informatiques des schémas. Ils ont déterminé deux choses : les dessins avaient pour but de rallonger logive du Shahab-3 pour quil puisse transporter une tête nucléaire et les plans de modification, sils étaient exécutés, ne fonctionneraient pas.
Negroponte semblait faire la même allusion dans sa déposition publique lorsquil a déclaré que lIran navait pas encore acquis la capacité dintégrer une arme nucléaire dans ses missiles balistiques.
Les modifications de missiles, que lon croyait dabord être basées sur le modèle nord-coréen, sembleraient être luvre dingénieurs iraniens. « Ceci na clairement pas été réalisé par léquipe A du programme de lIran », a affirmé un expert nucléaire qui a analysé les documents. « Ils ont dû être confiés à une équipe extérieure ou sous-traités en tant que mission ou projet pour larmée. »
Lordinateur contenait également 18 tentatives différentes de perfectionnement de la taille, du poids et du diamètre de logive de façon à ce quelle puisse loger un engin implosif. Des notes scientifiques les accompagnent décrivant des expériences sur la détonation dexplosifs conventionnels, suggérant aux analystes occidentaux que lauteur travaillait sur les étapes requises pour compresser luranium en une masse critique pour lexplosion atomique.
« Ce nest pas une preuve concrète, mais si vous voulez détruire un bâtiment, vous navez pas besoin de ce type de détonation », a affirmé un enquêteur. « Donc cest soit pour des missiles soit pour une explosion nucléaire. »
Lors dune réunion dernièrement avec les inspecteurs de lAIEA, les hauts responsables iraniens (qui ont appris il y a 14 mois que les États-Unis étaient en possession des documents informatiques) ont nié les accusations selon lesquelles les documents évoquaient un plan de développement darmes.
Le réseau Khan
Dans un bureau bien éclairé des quartiers de la police de la capitale malaisienne, Bukhary Syed Tahir était assis il y a peu de temps pour la seconde série de discussions avec les officiers de la CIA depuis son arrestation il y a 20 mois dans les rues de Kuala Lumpur.
Tahir est détenu dans une prison sous haute sécurité, sans aucune accusation, pour son rôle présumé en tant que fabricant, vendeur et partenaire du réseau nucléaire du scientifique pakistanais Abdul Qadeer Khan, qui a fourni du matériel à la Libye, lIran et la Corée du Nord. Après plus dun an de démentis à propos de fourniture de matériel à lIran dans les années 1990, Tahir a changé sa version des faits et affirme maintenant se rappeler dune vente quil avait oubliée, selon des sources américaines.
En plus de fournitures achetées par lIran au réseau dans les années 1980 pour débuter son programme nucléaire, Tahir a déclaré que lIran avait reçu au milieu des années 1990 trois centrifugeuses sophistiquées de fabrication pakistanaise pouvant être utilisées comme modèles pour en fabriquer dautres. Des milliers de centrifugeuses de la génération P-2 construites et assemblées convenablement pourraient faire progresser la capacité de lIran à produire de luranium à un degré utilisé dans les bombes. Si les P-2 sont bien présentes en Iran, comme Tahir laffirme, les responsables des renseignements disent que les centrifugeuses pourraient raccourcir le temps nécessaire à lIran pour fabriquer une arme.
LIran a déclaré aux inspecteurs navoir reçu que des dessins de P-2, non les centrifugeuses elles-mêmes, et quil nen a fabriqué aucune. Un rapport récent de lAIEA a déterminé que lIran nétait pas disposé à parler des P-2 ni de ses relations avec Tahir et Khan, qui a fait du Pakistan une puissance nucléaire.
Deux sources ayant pris connaissance directement des déclarations récentes de Tahir disent ne pas savoir ce qui la conduit à faire une autre déposition. Ils ne savaient pas si ses nouvelles déclarations ont été faites sous la menace ou après promesse de libération.
« Certains des individus impliqués » dans la livraison de matériel à lIran, « comme Tahir, font des témoignages différents à des moments différents, ce qui ne fait que rendre les choses plus confuses », a déclaré un haut responsable de ladministration Bush.
Une réunion en 1987 dans un bureau poussiéreux de Dubaï a relancé la campagne nucléaire de Téhéran ainsi que le commerce parallèle de Khan qui la rendu riche et extrêmement célèbre. LIran, alors en guerre contre lIrak, a acheté à Khan des centrifugeuses et un kit de démarrage pour lenrichissement de luranium. Lachat incluait aussi des instructions pour mouler le métal duranium en « formes hémisphériques », processus nayant aucun autre usage que celui de protéger le cur dune bombe nucléaire.
« Je nai jamais entendu, même de la bouche de défenseurs de lIran, une explication pour un usage pacifique nétant pas lié au développement darmes » du métal duranium, a affirmé un responsable américain. LIran prétend que les instructions sur le métal duranium leur ont été envoyées en cadeau et nont jamais été utilisées.
Les services de renseignements américains nont reçu que peu de détails sur Khan qui fait lobjet dune assignation à domicile à Islamabad, au Pakistan, par lintermédiaire de ses agents pakistanais.
Avec laide de Khan, lIran a passé presque toutes les années 1990 à construire secrètement une usine, partiellement souterraine, pour abriter 50000 centrifugeuses que le pays a lintention de construire. Cette usine située à Natanz est la seule usine connue de ce type et les USA pensent quil est peu probable que lIran dissimule une usine similaire. Natanz a été dévoilé en août 2002, au moment où ladministration Bush tentait de se rallier du soutien pour la guerre en Irak. Les révélations ont mené au lancement dune enquête qui ont conduit les inspecteurs de lAIEA à Natanz pour la première fois il y a trois ans ce mois-ci.
Depuis, ils ont découvert certains éléments plus ou moins inquiétants. Certains, tels que des traces duranium hautement enrichi qui aurait été produit par lIran, ne proviendraient pas de machines pakistanaises. Des suspicions dune implication de larmée dans lextraction duranium et de tests sur le plutonium font également lobjet dune grande attention.
Mais lhistoire des P-2 de lIran, des documents informatiques et du moulage du métal ressort comme lélément les plus inquiétant pour les inspecteurs de lAIEA, le gouvernement des États-Unis et ses alliés.
Pendant deux ans, la Maison Blanche a cherché à convaincre les alliés de la culpabilité de lIran. « Ils disent Oui, nous sommes daccord, les activités de lIran violent les traités et oui, il semble bien quils soient intéressées par les armes nucléaires », a déclaré un haut responsable américain. Les divergences sur lesquelles Washington et le monde doivent encore travailler portent sur « la marche à suivre appropriée », a déclaré le haut responsable.
Le chercheur Julie Tate a contribué à la rédaction de ce rapport.