AFP, Paris, 16 février – Le chef de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy a accusé jeudi pour la première fois l’Iran d’avoir un programme nucléaire « militaire clandestin ».
« Aujourd’hui c’est très simple : aucun programme nucléaire civil ne peut expliquer le programme nucléaire iranien », a déclaré M. Douste-Blazy à la chaîne de télévision France 2. « Donc, c’est un programme nucléaire iranien militaire clandestin », a-t-il ajouté.
L’Iran a confirmé mardi la reprise de ses travaux d’enrichissement d’uranium dans l’usine de Natanz (centre), en assurant qu’il ne s’agissait pas, pour l’instant, d’un programme à grande échelle.
« La communauté internationale a d’abord envoyé un message très ferme en disant aux Iraniens : revenez à la raison, suspendez toute activité nucléaire et l’enrichissement de l’uranium », a dit le ministre français, ajoutant : « Et ils ne nous écoutent pas ».
« C’est la raison pour laquelle, pour la première fois depuis quelques jours, la communauté internationale est unie », a-t-il estimé. « Il y a non seulement les Européens, c’est-à-dire la France, l’Allemagne et les Britanniques. Mais aussi la Russie et la Chine ».
M. Douste-Blazy a souligné que ces pays avaient « décidé de saisir le Conseil de sécurité des nations unies, qui sera donc saisi par un rapport de M. (Mohamed) ElBaradei, le directeur de l’AIEA, début mars ».
« A partir de là c’est au Conseil de sécurité et à lui seul, de dire qu’est-ce qu’il entend faire, quels moyens il entend se donner, pour arrêter, pour gérer, pour terminer cette crise terrible de la prolifération nucléaire, due à l’Iran, de manière unilatérale », a conclu le ministre.
Le conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a demandé le 4 février à Téhéran de mettre fin à toutes ses activités sensibles. Il doit se réunir de nouveau le 6 mars pour constater dans quelle mesure l’Iran s’est conformé à ses demandes.