Reuters, Tokyo, 27 février De George Nishiyama À loccasion dune visite de trois jours du ministre des Affaires Étrangères iranien, le Japon va demander à lIran dapaiser les inquiétudes internationales au sujet de ses ambitions nucléaires afin de lui éviter des sanctions des Nations Unies.
Mottaki est arrivé à Tokyo lundi, un jour après lannonce que lIran est parvenu à un accord « de base » avec la Russie sur lentreprise conjointe denrichissement duranium.
Le ministre des Affaires Étrangères japonais, Taro Aso, qui devait rencontrer Mottaki plus tard dans la journée de lundi, a déclaré quil pousserait son homologue à fournir plus de détails sur laccord, qui nénonce pas clairement si Téhéran suspendrait lenrichissement dans son pays ou non.
« LIran continue de défier lAIEA (lAgence Internationale de l’Énergie Atomique) et de perdre sa crédibilité internationale. Nous devons avoir une discussion approfondie », a affirmé Aso au parlement, en référence aux activités liées à lenrichissement duranium de Téhéran.
LIran na plus le temps déviter un renvoi formel devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies lors dune réunion du conseil de lAIEA le 6 mars. Le Japon espère donc persuader lIran, son troisième fournisseur de pétrole, de stopper la production duranium enrichi pouvant être utilisé dans la fabrication darmes nucléaires.
Téhéran nie tenter de développer des armes nucléaires et prétend chercher à obtenir lénergie atomique pour satisfaire aux besoins de son économie en expansion.
Le Japon, qui importe environ 15 pourcent de son pétrole brut dIran, soit près de 500000 barils par jour, a maintenu de bonnes relations avec la République Islamique et les dirigeants japonais ont affirmé que cela donnait à Tokyo un rôle unique à jouer dans la dissipation des tensions.
LE DILEMME DU JAPON
A lorigine, la proposition russe consistait à enrichir luranium iranien en Russie afin déviter que lIran nutilise son combustible nucléaire dans un programme darmes.
Mais lIran insiste sur son droit denrichir de luranium quil extrait de son désert central sur son propre sol. De plus, la façon dont loffre russe originelle peut être modifiée pour satisfaire Téhéran nest pas clairement définie.
Lors de la réunion du 6 mars, le conseil de lAIEA discutera du dernier rapport de lorgane de surveillance des Nations Unies sur le programme nucléaire de lIran, qui peut déterminer si les États-Unis et les puissances européennes vont pousser le Conseil de Sécurité à imposer des sanctions.
Le conflit met le Japon face à un dilemme, car celui-ci veut conserver une relation diplomatique favorable avec les États-Unis, son principal allié de sécurité, tout en poursuivant lexploitation dun champ de pétrole iranien considéré comme vital par Tokyo pour sa stratégie énergétique.
Défiant les objections américaines, Tokyo a mis à exécution il y a deux ans un projet dun milliard de dollars de développement du champ de pétrole dAzadegan dans le sud de lIran, qui renfermerait la deuxième plus grande réserve de pétrole au monde.
Le gouvernement japonais détient 36 pourcent du plus grand exploitant de pétrole du Japon, INPEX Corp., qui a lintention dexploiter la partie sud dAzadegan, qui représenterait selon des estimations 26 milliards de barils de pétrole.
Lexploitation dAzadegan est un des plus importants investissements étrangers en Iran et les médias japonais estiment le coût de ce projet à 1,7 milliard de dollars.