AFP: 12 novembre – Le principal conseiller du Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a exalté vendredi la « résistance » aux pressions internationales et à « l’humiliation », et dénigré les exigences « imbéciles et infantiles » des Européens sur le nucléaire.
Les Européens « nous disent de stopper notre programme (nucléaire) et qu’en contrepartie ils vont nous vendre des avions commerciaux ou des locomotives », a déclaré Ali Akbar Nategh Nouri dans un discours retransmis par la radio avant la prière collective à Téhéran. « Ce sont des paroles imbéciles et infantiles », a proclamé l’ancien candidat des conservateurs à la présidence en
« Heureusement, les sondages montrent que 75 à 80% des Iraniens veulent que nous résistions, que nous poursuivions notre programme et refusions l’humiliation », a-t-il dit.
« Le Guide a résumé notre politique d’une phrase: si vous (les Européens) vous montrez raisonnables, nous voulons bien discuter avec vous, sinon nous n’avons rien à vous dire », a-t-il déclaré.
« Ils (les Européens) nous disent de suspendre l’enrichissement, mais en quoi cela vous regarde-t-il », a-t-il demandé en assurant que la République islamique était dans la légalité internationale.
« Quel rapport y a-t-il entre le Traité de non-prolifération et les ‘hypocrites' », appellation quasiment officielle des Moudjahidine du peuple, principal groupe d’opposition armée au régime islamique, s’est-il interrogé. Il faisait référence à l’une des offres des Européens aux Iraniens pour qu’ils suspendent l’enrichissement: le maintien des Moudjahidine sur la liste des organisations considérées comme terroristes par l’UE.
L’Iran, ouvertement accusé par les Etats-Unis et Israël de vouloir se doter de la bombe atomique, est pressé de suspendre toutes ses activités d’enrichissement, garantie probante que la technologie produisant le combustible pour les futures centrales civiles iraniennes n’est pas détournée à des fins militaires.
Pour convaincre les Iraniens de s’exécuter et éviter d’être traînés devant le Conseil de sécurité de l’Onu, les trois grands Européens (Allemagne, France, Grande-Bretagne) ont offert une coopération nucléaire mais aussi politique, sécuritaire et commerciale. En échange, les Iraniens devraient renoncer à l’enrichissement.
Malgré l’urgence, la décision des Iraniens d’accepter ou non les conditions européennes se faisait toujours attendre vendredi.