Daily Telegraph, 6 mars Les gardiens de la révolution iraniens ont pris lincroyable initiative dabattre des milliers darbres à Téhéran pour empêcher les inspecteurs des Nations Unies de trouver des traces duranium enrichi provenant dune usine nucléaire top secrète. Les informations sur cette opération de nettoyage nous arrivent au moment où le conseil des 35 membres de lAgence Internationale de l’Énergie Atomique est réuni aujourdhui à Vienne pour décider de renvoyer ou non lIran devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour navoir pas respecté ses obligations en vertu du Traité de Non-prolifération.
Selon des sources des services de renseignements occidentaux, plus de 7000 arbres qui auraient pu contenir des traces nucléaires compromettantes ont disparu dune zone despaces verts prisée de la ville située près du centre de recherche atomique de Lavizan.
A la réunion daujourdhui, Mohamed ElBaradei, secrétaire général de lAIEA, doit remettre un rapport cinglant sur le programme nucléaire de lIran, qui selon Téhéran a pour unique but de développer lindustrie de lénergie nucléaire nationale.
Mais ElBaradei va informer le conseil quil nest pas en mesure daffirmer que le programme nucléaire est « entièrement pacifique ». Il reproche à Téhéran son manque de « transparence » concernant son programme nucléaire. Son rapport va venir renforcer les suspicions des gouvernements occidentaux qui croient que lIran poursuit un programme clandestin de développement darmes nucléaires.
LIran a menacé de commencer lenrichissement de luranium à grande échelle si lAIEA renvoyait son dossier devant le Conseil de Sécurité. Le négociateur nucléaire en chef de la République Islamique a déclaré à une conférence de presse : « La recherche et le développement va dans lintérêt de notre nation et lIran ne reculera pas sur ce point. Sils (lAmérique et les alliés) veulent avoir recours à la force, nous poursuivrons notre propre chemin ».
Une des préoccupations principales pour lAIEA est le comportement du gouvernement au sujet du complexe de Lavizan. LAIEA a été informée de son existence seulement lorsque des exilés iraniens ont fourni des détails sur sa localisation dans une base militaire de Téhéran en 2003.
LIran était accusé dutiliser ces installations pour mener des recherches sur lenrichissement de luranium. Des officiers militaires israéliens affirment que les prototypes de quatre têtes nucléaires sont entreposés dans ce site.
Les responsables des services de renseignements occidentaux pensent que le site a été installé délibérément dans une zone fortement habitée pour éviter que les États-Unis et Israël, qui sont déterminés à empêcher que lIran développe des armes nucléaires, mènent des attaques aériennes préventives.
Les Iraniens ont réagi à cette divulgation par les exilés en rasant le complexe en 2004, avant que les inspecteurs de lAIEA puissent mener une enquête complète.
Afin dassurer quaucune trace compromettante dactivité nucléaire ne soit trouvée, ils ont même labouré le site et retiré environ quinze centimètres de terre.
Malgré ces efforts, les inspecteurs de lAIEA ont tout de même trouvé des traces duranium enrichi dans la terre prélevée sur le site. Les agents secrets en ont déduit que les traces provenaient déquipements nucléaires achetés au Dr A Q Khan, le « père » de la bombe nucléaire du Pakistan.
Des tests réalisés récemment dans cette zone par des scientifiques travaillant pour lAgence de l’Énergie Atomique dIran ont montré des concentrations inhabituellement élevées de contamination à luranium dans les feuilles et les branches des arbres entourant le site. Les scientifiques ont unanimement recommandé que des dispositions soient prises dans le cas où les inspecteurs de lAIEA décidaient de conduire dautres visites.
Lordre dabattre les arbres a été donné par Mohamed Baker Khalibaf, maire de Téhéran, proche du président Mahmoud Ahmadinejad. Lexplication officielle pour la destruction des arbres est la création dun parc national.
« La destruction des arbres est encore un autre exemple des mesures que les Iraniens sont prêts à prendre pour dissimuler la nature réelle de leur programme nucléaire », a déclaré un haut responsable occidental.
« Mais après trois années de tentatives délibérées de dissimulation de leurs activités à lAIEA, aucun des États membres nest prêt à leur accorder le bénéfice du doute. »