United Press International, Washington, 10 mars – de Claude Salhani Le tango iranien, un pas en arrière, deux pas en avant, a repris cette semaine alors que la république islamique rend claires ses intentions davancer dans son programme nucléaire, quoiquil arrive.
Plaçant la barre plus haut sur la scène internationale, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a maintenu ses menaces contre les nations occidentales pour avoir transféré le dossier nucléaire de lIran au Conseil de Sécurité de lONU.
« Les pays occidentaux sont vulnérables et ils souffriront plus que nous sils essaient dempêcher lIran de développer sa capacité nucléaire », a dit Ahmadinejad dans un discours.
Pendant ce temps, les autorités iraniennes et américaines ont continué à discuter indirectement. Ahmadinejad a rendu clair que lIran ne reculerait pas, alors que Dan Gillerman, lambassadeur américain aux Nations Unies, se disait optimiste jeudi matin, affirmant quil croyait que le Conseil de Sécurité pourrait empêcher lIran dacquérir un programme darme atomique.
« Le Conseil de Sécurité a prouvé ces derniers mois quil peut être très efficace », a dit Gillerman dans une interview avec la Radio de lArmée. « Nous avons vu cela dans la décision de contraindre les forces syriennes à quitter le Liban et à enquêter sur la mort de (lancien Premier ministre libanais Rafic) Hariri.
Gillerman a dit que le Conseil de Sécurité de lONU devait agir avec la même résolution, cela enverrait un message clair à lIran comme quoi il « frise lisolation ». Mais étant donné la réponse de Téhéran, les propos de Gillerman semblent être davantage basés sur des espérances que sur un plan diplomatique ferme. Les menaces disolation nont pas été particulièrement efficaces pour convaincre les mollahs en Iran par le passé.
LIran, en tant que second plus grand producteur de pétrole après lArabie Saoudite, peut grandement troubler les marchés mondiaux, sil devait ralentir sa production de pétrole, estimée à quatre millions de barils par jour.
Qui plus est, il y a une autre raison, disons même deux raisons, pour lesquelles les sanctions risquent de ne pas marcher : La Russie et la Chine deux pays qui sopposent à des sanctions contre lIran.
Les représentants russes à lorgane international à New York, ont critiqué les efforts américains, insinuant que Washington essayait peut-être de faire monter la crise dans le Golfe Persique. Les Etats-Unis, disent les Russes, semblent vouloir retirer laffaire des mains du gendarme nucléaire de lONU, lAgence internationale de lénergie atomique.
Mettant en garde contre toute décision impulsive, le ministre des affaires étrangères Sergei Lavrov, a évoqué les allégations et les justifications des Américains pour partir en guerre contre lIrak. « Nous ne voulons pas être ceux qui rappellent qui avait raison et qui nétait pas en Irak, bien que la réponse soit évidente », a déclaré le ministre russe.
La Russie comme la Chine, détiennent le pouvoir de veto au Conseil de Sécurité. Un veto dun de ces pays stopperait un vote sur des sanctions imposées à lIran.
Néanmoins, ladministration Bush semble inflexible sur le fait que lIran ne doit pas atteindre le stade de la capacité nucléaire. Sadressant à des membres du Congrès à Washington, jeudi, la Secrétaire dEtat, Condoleezza Rice disait que « lIran deviendra une menace majeure pour les Etats-Unis sil se dote darmes nucléaires ».
Les groupes de lopposition iranienne se sont réjouis de lannonce du transfert du dossier au Conseil de Sécurité de lONU.
« LAIEA a pris une mesure nécessaire dont nous nous réjouissons », a déclaré Alireza Jaffarzadeh, président du Strategic Policy Consulting situé à Washington, un groupe étroitement affilié avec la Résistance iranienne. Cest le groupe de Jafarzadeh qui à lorigine a révélé à lOccident les sites nucléaires auparavant tenus secrets, notamment linstallation pour lenrichissement de luranium à Natanz et celle deau lourde à Arak, en août 2002.
Il incombe désormais au Conseil de Sécurité de sassurer que lIran ne trouve pas le temps dont il a tant besoin pour compléter son programme darmes nucléaires. « Le Conseil de Sécurité a maintenant loption dadopter des sanctions en pétrole et en armes, technologiques et diplomatiques contre lIran, le plus rapidement possible », a estimé lopposant iranien.
Mais dun point de vue plus réaliste, des sanctions en elles-mêmes, comme ce fut le cas pour lIrak, ne marcheront pas mieux en Iran. Les sanctions finiront pas toucher la population bien plus que ceux qui la gouvernent, et pourraient en fait se retourner contre les Etats-Unis en unissant le peuple iranien derrière son gouvernement.
Jafarzadeh veut voir une combinaison de sanctions et de soutiens pour lopposition. « Les sanctions sont plus efficaces quand elles saccompagnent dun soutien de lopposition iranienne par les Etats membres. »
Des sanctions seules, selon lopposant iranien, ne suffiront pas. « Elles toucheront le régime et peuvent ralentir le programme nucléaire, mais elles ne larrêteront pas », a dit Jafarzadeh, qui appelle les USA « à adopter rapidement une politique qui encouragera et soutiendra un changement de régime par lopposition iranienne, et lèvera toutes les restrictions sur les groupes de lopposition iranienne. »
Reste à voir si lIran continuera son tango sans sarrêter, où si les Etats-Unis demanderont à linterrompre.