Iran Focus, Téhéran, 15 mars Le guide suprême de lIran, layatollah Ali Khamenei, a déclaré mardi au ministre des Affaires Etrangères et aux diplomates du pays que tout pas en arrière dans le programme nucléaire « briserait » lindépendance de la théocratie et engendrerait « des conséquences énormes » pour le peuple iranien.
« La République islamique dIran juge que tout recul dans le programme nucléaire que revendique la nation et qui est le droit naturel de notre peuple, briserait lindépendance du pays et occasionnerait des conséquences énormes pour la nation iranienne », a déclaré layatollah Khamenei aux membres du service diplomatique iranien, selon lagence de presse officielle IRNA.
« Tout recul, dans les circonstances présentes, déclencherait une série interminable de pressions et de compromis. Il est donc clair que cette voie est irréversible et que notre politique étrangère doit courageusement défendre ce droit », a affirmé Khamenei.
Le guide suprême de lIran a réagi sévèrement aux remarques du président américain George W. Bush, qui a exprimé son soutien aux Iraniens cherchant à établir la démocratie dans leur pays.
« Sil y a un pays où la démocratie est absente, cest lAmérique », a lancé layatollah. « Une petite minorité de capitalistes, qui sont majoritairement sionistes, tirent toutes les ficelles des élections et le vote de la population na aucun impact. »
« Ce M. George W. Bush lui-même a été élu grâce à une fraude », a affirmé Khamenei qui a attaqué Bush pour « ses actes illégaux, dont ses ordres pour mettre sur écoute les conversations téléphoniques des Américains, sa position faible dans les sondages électoraux en Amérique et la censure des informations dans ce pays ».
Khamenei a répété laccusation selon laquelle « des indications et des preuves montrent que les services de renseignements américains et du régime sioniste sont derrière les meurtres et les attentats à la bombe en Irak ».
« Quant à lAmérique et certains des pays qui la suivent, leur principale raison dessayer dempêcher lacquisition par lIran de son droit naturel et scientifique est quils ont peur que lIran atteigne le sommet du pouvoir scientifique », a-t-il ajouté.
Les propos de Khamenei allaient une fois de plus dans le sens de ceux du président Mahmoud Ahmadinejad, qui a juré à plusieurs occasions dignorer la pression internationale pour que le pays accepte les exigences de lAgence internationale de lénergie atomique.
Lors de la réunion avec le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, les hauts responsables du ministère des Affaires étrangères et les membres du service diplomatique du pays, layatollah Khamenei a déclaré : « Les représentants de la République islamique dIran à létranger doivent sassurer que nos droits nationaux sont protégés et quils incarnent fidèlement linflexibilité, la dignité et la sagesse de la nation iranienne ».
« Cest grâce à la victoire de la révolution islamique, un des éléments les plus importants de la puissance nationale de lIran, que le monde musulman ressent désormais un sentiment didentité et de dignité islamique. Ceci doit absolument peser dans les relations internationales de lIran », a déclaré layatollah.
Khamenei a tourné au ridicule « les personnes qui font de la propagande et qui disent que lIran dissimulait [son projet nucléaire »>, car aucun pays ne fait part de ses travaux scientifiques lorsquils sont encore au stade de la recherche ».
En août 2002, Le Conseil national de la Résistance iranienne a exposé pour la première fois lexistence de sites nucléaires que lIran avait secrètement construits à Natanz et à Arak. Cette révélation a poussé la communauté internationale à surveiller la situation de très près, ce qui a finalement conduit au renvoi du dossier nucléaire de lIran au Conseil de Sécurité des Nations qui doit prendre une décision.
Le guide suprême de lIran a affirmé que les gouvernements occidentaux « se couvraient de honte en restant silencieux lorsque le régime sioniste menace dassassiner le chef du gouvernement élu par le peuple palestinien ».
Des sources bien informées à Téhéran avancent que le gouvernement a chargé ses ambassadeurs et émissaires à travers le monde de lui proposer une nouvelle offensive diplomatique « pour lutter contre la propagande occidentale pernicieuse » dirigée contre lIran.