AFP, Washington, 27 mars – La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, effectuera cette semaine une tournée en Allemagne, France et Grande-Bretagne qui sera largement consacrée au dossier nucléaire iranien, a annoncé lundi le département d’Etat.
La chef de la diplomatie américaine, qui quitte Washington mercredi soir, rencontrera notamment le président français Jacques Chirac et la chancelière allemande Angela Merkel, a indiqué à la presse le porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères, Sean McCormack. « Pendant cette tournée, elle consultera des alliés européens clés sur une série de défis communs, y compris l’Iran, auxquels les Etats-unis répondent avec leurs partenaires transatlantiques », a-t-il ajouté.
Elle participera jeudi à Berlin à un déjeuner des ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine et Russie), plus l’Allemagne, a indiqué M. McCormack, confirmant une annonce de Londres. « Je pense que les discussions porteront sur les questions de moyen à long terme liées à la façon de faire revenir l’Iran (…) au sein du cadre de non-prolifération et de le faire renoncer à son programme » nucléaire, a-t-il noté.
Au sein de l’UE-3, Berlin a tenté pendant plus d’un an, avec Paris et Londres, de convaincre le régime iranien de renoncer à son programme nucléaire, officiellement à usage civil mais que de nombreux pays pensent destiné au développement de l’arme nucléaire.
Ces négociations sont suspendues depuis que Téhéran a annoncé en janvier qu’il rompait le moratoire sur l’enrichissment de l’uranium, et a effectivement commencé des recherches en février. Le Conseil de Sécurité de l’Onu a été saisi du dossier mais ses cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) ne parviennent pas à se mettre d’accord sur un texte, qui suscite encore de profondes divergences entre les Occidentaux d’une part, la Russie et la Chine de l’autre.
Moscou et Pékin ont refusé l’idée de menaces de sanctions contre l’Iran, tandis que les Etats-Unis, soutenus par Paris, Londres et Berlin, sont favorables à une approche dure. Le porte-parole américain a laissé entendre que le déjeuner de Berlin pourrait servir à débloquer la situation. « Je pense qu’il y aura une rencontre jeudi, quel que soit le résultat de nos recherches sur le format ou le phrasé de notre message au gouvernement iranien » à New York, a-t-il indiqué.
A Berlin, Mme Rice évoquera également les relations transatlantiques et la préparation du voyage de Mme Merkel aux Etats-Unis, où elle participera le 4 mai aux cérémonies du centenaire du Comité juif américain (AJC) à New York, selon le gouvernement allemand. Au cours de ses entretiens à Paris, elle devrait discuter avec M. Chirac de la situation au Proche-Orient, notamment les relations entre le Liban et la Syrie, « un sujet cher au président Chirac », a précisé un haut responsable du département d’Etat ayant requis l’anonymat.
La position du Quartette international pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union Européenne, Russie et Onu) devrait également être évoquée, a ajouté ce responsable alors que Washington vient d’opposer une fin de non-recevoir à l’appel du Premier ministre palestinien désigné, Ismaïl Haniyeh, au dialogue avec le Quartete. La visite de Mme Rice en Grande-Bretagne « la conduira à Liverpool et Blackburn (nord-ouest de l’Angleterre), où elle accompagnera le secrétaire au Foreign Office Jack Straw », a indiqué M. McCormack.
Ce séjour dans l’Angleterre profonde répond à celui que M. Straw avait effectué en octobre dernier en Alabama, à l’invitation de Mme Rice, originaire de cet Etat du sud qui venait d’être touché par le cyclone Katrina.