AFP: 18 novembre – Quatre espions nucléaires sont actuellement jugés par le tribunal révolutionnaire de Téhéran, a annoncé Ali Mobacheri, chef des tribunaux révolutionnaires, cité jeudi par le quotidien gouvernemental Iran.
« Ces individus qui s’étaient infiltrés dans les centres nucléaires et avaient réussi à obtenir la confiance des responsables, espionnaient pour les pays étrangers », a affirmé M. Mobacheri, sans donner plus de détails.
« Ils sont actuellement en prison et leur procès est en cours », a-t-il dit.
Il n’a donné aucune indication sur l’identité des personnes arrêtées ni la date de leur arrestation.
Selon le quotidien Iran, « par le passé, ces individus avaient également fait de l’espionnage au profit de l’Irak ».
En août dernier, le ministre iranien des Renseignements, Ali Younessi, avait annoncé l’arrestation d’un « certain nombre d’espions qui transmettaient à l’étranger des informations sur le programme nucléaire iranien ».
Il avait ajouté que « les +hypocrites+ (l’appellation donnée aux Moudjahidine du Peuple par les responsables iraniens, ndlr) ont pris la plus grande part au transfert des informations. Par le passé, ils se sont même glorifiés d’avoir fait de l’espionnage contre l’Iran et, lors d’une conférence de presse aux Etats-Unis, ils se sont vantés d’avoir fourni des renseignements aux Américains et à d’autres ».
Les Moudjahidine du Peuple, à travers leur vitrine politique, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), avaient été les premiers à révéler publiquement, lors d’une conférence de presse à Washington le 14 août 2002, l’existence des sites nucléaires d’Arak et Natanz (centre).
A l’époque, l’information était passée largement inaperçue. La communauté internationale et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont commencé à s’alarmer en décembre 2002, avec la publication de photos des chantiers.
Jeudi, un membre du CNRI, a affirmé lors d’une conférence de presse simultanée à Vienne et Paris que l’Iran poursuivait des activités nucléaires de nature militaire, y compris de l’enrichissement d’uranium, sur un site secret nommé Centre moderne de technologie et d’alerte défensive (Modern Defensive Readiness and Technology Center), situé au nord-ouest de Téhéran.
Le CNRI a également affirmé qu’Abdul Qadeer Khan, le père de la bombe atomique pakistanaise, avait fourni de l’uranium hautement enrichi (UHE) de qualité militaire en 2001 à l’Iran. Ce qui a été démenti par le gouvernement pakistanais.