Le Monde : 22 novembre – Le projet de résolution défendu à Vienne auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique par les Européens est un peu moins contraignant que celui des Américains, qui entraînerait une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU en cas de non-respect des promesses iraniennes de suspendre l’enrichissement d’uranium. Le vote à l’AIEA aura lieu jeudi 25 novembre.
Les Européens proposent, dans un projet de résolution que l’AFP s’est procuré lundi, que l’AIEA soit immédiatement saisie si l’Iran ne respecte pas son engagement de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium, projet moins ferme que ne le souhaitent les Américains.
Ce projet de l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne doit être soumis au conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui se réunit à partir de jeudi 25 novembre à Vienne.
Dans ce texte, les trois pays de l’UE – qui ont conclu un premier accord avec l’Iran en vue d’une suspension de l’enrichissement à partir de ce lundi – demandent au directeur général de l’AIEA Mohamed ElBaradei, d' »en informer immédiatement le conseil (des gouverneurs) si son agence trouve des preuves que la suspension n’est pas appliquée pleinement » ou si elle a été gênée dans ses vérifications.
LA SAISINE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ RESTE POSSIBLE
Les Etats-Unis, convaincus que les Iraniens dissimulent un programme nucléaire militaire, souhaitent quant à eux une résolution plus musclée avec une « clause déclenchant » la saisine du Conseil de sécurité des Nations unies en vue de sanctions internationales éventuelles, s’il est prouvé que l’Iran n’a pas respecté son engagement concernant la suspension de l’enrichissement.
Les Européens se réservent cependant le droit de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU si l’Iran ne respectait pas l’accord, a averti lundi 22 novembre à Bruxelles le secrétaire au Foreign Office, Jack Straw.
« Si l’Iran ne remplit pas ses obligations, alors la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France se réservent le droit collectif de soumettre le dossier au Conseil de sécurité », a déclaré le ministre des affaires étrangères britannique.
Dans leur projet de résolution, les trois pays de l’UE demandent à l’Iran « de maintenir la suspension », qui est « une mesure de confiance essentielle » pour résoudre les problèmes du dossier iranien au sein de l’AIEA.
Des tractations en coulisse se déroulent à Vienne entre Américains, Européens et Iraniens à trois jours du conseil des gouverneurs, selon des diplomates.
« Je pense que quasiment tout est arrêté désormais et nous tentons maintenant de vérifier que c’est bien le cas », a déclaré lundi Mohamed ElBaradei à propos de l’annonce iranienne d’une suspension de ses activités d’enrichissement.
« J’espère être en mesure d’ici à jeudi de rapporter que nous avons vérifié la suspension », a-t-il ajouté. L’uranium hautement enrichi peut avoir des applications militaires aussi bien que civiles.