Los Angeles Times, 4 mai De Maggie Farley Malgré les objections de la Russie et de la Chine, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont avancé mercredi un projet de résolution du Conseil de Sécurité qui contraindrait légalement lIran à suspendre ses activités denrichissement nucléaire.
Cette résolution nindique aucune conséquence spécifique dans le cas où lIran ne la respecterait pas, mais dit clairement que des sanctions seraient la prochaine étape. Elle demande que lIran « suspende toutes ses activités liées à lenrichissement et au retraitement, y compris la recherche et le développement » et appelle les nations à empêcher le transfert vers lIran déquipements pour son programme nucléaire et de missiles.
Le projet cite le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, qui permet une action punitive pour des problèmes considérés comme étant des menaces à la sécurité internationale.
« Cette résolution ne parle pas de sanctions », a déclaré lambassadeur américain John Bolton. Mais elle dit que si lIran ne « recule » pas, le conseil était prêt à infliger des sanctions ciblées interdisant aux dirigeants iraniens de voyager à létranger, gelant leurs actifs et imposant des restrictions sur les importations.
La Russie et la Chine, qui ont un pouvoir de veto au Conseil de Sécurité ainsi que des liens commerciaux importants avec lIran, avancent quil ny a pas suffisamment de preuves permettant daffirmer que lIran est une menace imminente à la paix et la sécurité internationale justifiant des sanctions. Les deux pays craignent également que le renvoi au Chapitre VII ouvre la voie pour des pénalités politiques et économiques ou pour une frappe militaire.
« Nous ne pensons pas que ce problème puisse être résolu par la force », selon Vitaly Churkin, nouvel ambassadeur russe aux Nations Unies. « Une solution diplomatique et politique est encore possible. »
Mais Churkin a affirmé que la Russie avait lintention de soutenir cette mesure si lon tenait compte des objections de Moscou.
« Bien sûr », a-t-il dit lorsquon lui a demandé sil y avait une chance que la Russie appuie cette résolution. « Nous sommes ici pour travailler ensemble avec le reste du Conseil de Sécurité. Nous avons participé à la prise de décision sur la résolution. »
La formulation du projet a été étudiée pour rassurer la Chine et la Russie : lapprobation du Conseil de Sécurité sera nécessaire pour imposer des sanctions ou dautres mesures coercitives, tout en laissant une certaine flexibilité dans la préparation de celles-ci.
Les partisans de la résolution espèrent persuader la Russie et la Chine dau moins sabstenir pour permettre lapprobation de la résolution afin daugmenter la pression sur lIran. Mais ils sattendent à un conflit. La résolution place une lourde pression sur la Russie pour quelle cesse daider lIran à construire sa centrale nucléaire à Bushehr.
« Du point de vue de lobjectif stratégique, rien noppose les six dentre-nous. Nous ne voulons pas voir un Iran accéder à la capacité nucléaire », selon lambassadeur britannique Emyr Jones-Parry. « Concernant les détails de la résolution, nous échangeons nos points de vue et cela va continuer. »
Les ministres des affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité (les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Russie et la Chine) et lAllemagne, doivent se rencontrer lundi à New York au sujet de lIran. Les ambassadeurs des USA, de la France et de la Russie disent espérer quun accord soit trouvé sur la résolution dici là.