IranNucléaireLa suspension par l'Iran de l'enrichissement incomplète: ElBaradei

La suspension par l’Iran de l’enrichissement incomplète: ElBaradei

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AFP : 25 novembre – Une demande iranienne de dernière minute a perturbé l’ouverture d’une importante réunion politique de l’AIEA jeudi à Vienne, alors que la suspension annoncée par Téhéran de ses activités d’enrichissement d’uranium avait semblé apaiser la situation lundi.
La suspension est incomplète en raison des demandes d’exemption iraniennes pour 20 centrifugeuses de recherche, a déclaré Mohammed ElBaradei, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, juste avant l’ouverture du conseil des gouverneurs, l’exécutif politique de 35 Etats de l’AIEA.
« Nous avons achevé nos travaux de vérification de la suspension à l’exception de ceux concernés par la demande d’exemption de l’Iran de 20 centrifugeuses de recherche et développement n’utilisant pas de matériaux nucléaires », a-t-il déclaré à la presse.
La demande iranienne a été formulée mercredi alors que lundi Téhéran avait annoncé la suspension complète de l’enrichissement suite à un accord avec trois pays européens.
M. ElBaradei a déclaré poursuivre des discussions à ce sujet avec la délégation iranienne, et espérer un accord dans les 24 heures. L’AIEA demande à Téhéran de renoncer à sa demande, selon un diplomate occidental.
D’une manière générale, « nous faisons de bons progrès » sur le dossier iranien », notamment sur l’accès fourni aux sites, a-t-il estimé, mais sans exclure que l’Iran mène encore des activités nucléaires non déclarées à l’AIEA.
Des entretiens entre la délégation iranienne et celles de l’Allemagne, de la France et de la Grande-Bretagne se sont conclus sans accord mercredi soir. L’exigence « est politiquement extrêmement dommageable », a déclaré un diplomate européen, en indiquant que l’UE ne voulait pas céder.
Selon des diplomates, cette ultime exigence ne peut que renforcer les doutes occidentaux sur la crédibilité des assurances iraniennes sur le caractère pacifique de ses programmes.
Les trois pays ont conclu un accord récent à Paris par lequel Téhéran s’est engagé en échange de garanties de coopération à long terme, à une pleine suspension.
Par cet accord, l’Iran devait selon les analystes échapper au renvoi du dossier devant le Conseil de sécurité de l’Onu – qu’ont souhaité jusqu’ici les Américains – et donc à de possibles sanctions internationales.
La réunion des 35 Etats du conseil de l’agence onusienne de non-prolifération nucléaire devrait durer au moins jusqu’à vendredi.
Les Etats-Unis se sont rangés ces derniers jours, sans enthousiasme, sur une résolution de compromis européenne, mais restent convaincus de la « mauvaise foi » de Téhéran et de sa volonté d’avoir l’arme nucléaire.
L’uranium hautement enrichi peut avoir des applications militaires aussi bien que civiles.
La réunion s’est ouverte jeudi dans des conditions de sécurité renforcées au siège des Nations Unies à Vienne en raison d’une manifestation de quelque 150 Moudjahdine du Peuple (opposition iranienne).
Le conseil doit aussi discuter des expériences nucléaires anciennes menées par la Corée du Sud.
La résolution des trois européens est mauvaise, a estimé le président iranien Mohammad Khatami, faisant état de « négociations intenses entre pays non-alignés et européens pour changer le projet ».
Gary Samore, un expert de l’International Institute for Strategic Studies (IISS) a estimé que les Iraniens par leur demande d’exemption voulaient manifestement « surmonter un obstacle technique afin de pouvoir activer les centrifuges en cascade », plus tard et enrichir de l’uranium.
Dans son rapport au conseil, M. ElBaradei a indiqué que l’Iran avait en fait déjà produit après conversion de minerai un total de 3,5 tonnes de gaz d’uranium UF6, un produit injecté dans les centrifugeuses pour l’enrichissement.
Cette quantité ne suffit certes pas à fabriquer une bombe. Et ni la conversion, ni l’enrichissement, ne sont interdits par le Traité de non-prolifération nucléaire, dont l’AIEA est le garant et que l’Iran a signé.
Mais devant l’inquiétude des Occidentaux sur les intentions iraniennes, l’AIEA avait exigé en septembre que l’Iran renonce à ces activités pour restaurer la confiance.
Le conseil devrait aussi censurer la Corée du Sud pour des expériences nucléaires secrètes dans le passé, mais sans saisir le Conseil de sécurité.

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