AFP : 25 novembre – La résolution présentée par la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne au Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne n’est « pas bonne », a déclaré le président iranien Mohammad Khatami, cité jeudi par la télévision d’Etat.
« La résolution présentée par les pays européens n’est pas une bonne résolution », a déclaré M. Khatami aux journalistes après une rencontre avec la présidente srilankaise Chandrika Kumaratunga, qui effectue actuellement une visite officielle en Iran.
« Des négociations intenses sont actuellement menées entre les pays non alignés et les pays européens pour changer le projet de la résolution », a indiqué M. Khatami.
« Les pays non alignés tout comme l’Iran insistent sur le droit naturel et légal de tous les pays membres de l’AIEA de maîtriser la technologie nucléaire civile », a ajouté M. Khatami.
« En tant que représentants du peuple, nous ne permettrons pas que les Européens privent l’Iran du droit à l’enrichissement », a enchéri Allaeddine Boroujerdi, président de la Commission de la Sécurité nationale et de la politique étrangère du parlement.
« Le proposition de loi obligeant le gouvernement à reprendre les activités d’enrichissement a été votée en première lecture, si le Conseil des gouverneurs n’agit pas bien, celle loi, qui a été signée par 238 députés (sur sera votée de manière urgente en seconde lecture et sera transmise au gouvernement » pour être appliquée, a ajouté M. Boroujerdi, dans une claire mise en garde aux Européens.
Mercredi, des responsables iraniens ont critiqué le projet de résolution des Européens, qui selon eux « n’est pas conforme à l’accord » entre Téhéran et les trois grands pays européens.
Dans ce projet, « la question de la suspension devient une obligation légale et (prend un caractère) illimité, ce qui n’existe pas dans l’accord de Paris », a déclaré Mohammad Saïdi, adjoint du chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, cité par l’agence estudiantine Isna.
M. Saïdi a également critiqué l’article du projet de résolution européen qui demande à l’Iran de permettre l’inspection de tout site demandé par l’AIEA.
« Cet article va au-delà du protocole additionnel et ne peut être accepté », a dit M. Saïdi.
L’Iran a accepté auprès de trois grands pays européens (Allemagne, France, Grande-Bretagne) puis de l’AIEA de suspendre « volontairement et provisoirement » l’enrichissement en échange de l’ouverture de négociations avec l’UE en vue d’un accord de coopération nucléaire, technologique et commercial.
La suspension est censée fournir une garantie probante que la technologie produisant le combustible pour les futures centrales civiles iraniennes n’est pas détournée à des fins militaires, avant que l’AIEA ne se penche à nouveau à partir de jeudi à Vienne sur le dossier.
Mercredi, l’Iran a demandé en dernière minute à l’AIEA de ne pas mettre sous scellés plusieurs dizaines de centrifugeuses utilisées à des fins de recherche et développement, selon des sources diplomatiques.
La réunion des 35 Etats du conseil des gouverneurs de l’agence onusienne de non-prolifération nucléaire devrait durer en principe jusqu’à vendredi. Mais il est possible qu’elle se prolonge, selon des sources à l’AIEA.