Téhéran rejette la proposition américaine de discussions à la condition d’un arrêt de l’enrichissement.
Nouvelobs.com, 1er juin – Washington est prêt à s’asseoir à la même table que Téhéran pour discuter du dossier nucléaire si l’Iran cesse d’enrichir de l’uranium, une condition immédiatement rejetée par le régime iranien jeudi 1 er juin.
« Nous ne renoncerons pas à notre droit naturel national (à l’enrichissement), nous ne discuterons pas de cela. Mais nous sommes prêts à des discussions sur des sujets de préoccupation commune », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki.
La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, a fait savoir mercredi que les Etats-Unis étaient prêts à se joindre aux pays européens dans les négociations sur le programme nucléaire iranien, à condition que Téhéran renonce à ses activités d’enrichissement d’uranium.
Jeudi, les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Etats-Unis) et de l’Allemagne se réunissent dans la capitale autrichienne afin de se mettre d’accord sur une résolution.
L’agence de presse officielle iranienne IRNA a estimé mercredi que la proposition des Etats-Unis de participer à des discussions directes avec Téhéran sur son programme nucléaire était un « coup de propagande ». La proposition américaine est assortie de la condition d’un arrêt des activités iraniennes d’enrichissement de l’uranium.
RETOUR AU CONSEIL DE SECURITE
Les Etats-Unis estiment avoir obtenu l’accord de leurs principaux alliés, mais aussi de la Russie et de la Chine, pour réclamer des sanctions à l’encontre de l’Iran si leur offre de négociations échoue, a déclaré mercredi un membre de l’administration américaine ayant requis l’anonymat.
« Nous devrons adopter une résolution du Conseil de sécurité et, par la suite, en fonction de la réponse iranienne, aller vers des sanctions », a annoncé le responsable américain, s’adressant à la presse. Outre l’accord de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne, qui forment la troïka européenne, les Etats-Unis ont obtenu l’aval de la Russie et de la Chine, qui se sont opposées jusqu’ici à toute idée de sanctions, a-t-il souligné.
« Ce qu’il ont accepté c’est que, si l’Iran n’accepte pas l’offre de négociations ou s’il accepte et qu’il ne négocie pas de bonne foi, nous retournerons devant le Conseil de sécurité, nous aurons une résolution. »
Condoleezza Rice devait sceller l’accord jeudi, à l’occasion d’une rencontre à Vienne entre ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et de l’Allemagne, en dressant « la liste dans laquelle les sanctions seront choisies », a poursuit le responsable américain.
Et d’ajouter: « Cela ne signifie pas que les sanctions seront mises sur la table dès le premier jour. Il s’agit d’un processus et l’une des choses que nous voulons, c’est accroître la pression sur l’Iran au fil du temps, en fonction de son attitude. » (avec AP, Reuters)