AFP : 28 novembre – L’Iran a maintenu dimanche sa demande d’exclure 20 centrifugeuses, servant à enrichir l’uranium, de l’accord visant à suspendre ses activités de recherche sur le nucléaire et minimisé l’impact d’un envoi du dossier devant le Conseil de sécurité de l’Onu.
« L’Iran examine avec les Européens les moyens d’utiliser les 20 centrifugeuses et de trouver un accord sur les modalités de leur utilisation », a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hamid Reza Assefi. « La question de la recherche et du développement n’a rien à voir avec la suspension », a-t-il dit.
L’Iran, accusé par les Etats-Unis et Israël de mettre au point l’arme atomique sous le couvert d’un programme nucléaire civil, a accepté de suspendre totalement l’enrichissement d’uranium.
Cette suspension, garantie forte que la technologie produisant le combustible pour les futures centrales civiles n’est pas détournée à des fins militaires, a été obtenue par les Européens contre la promesse d’une coopération nucléaire, technologique et commerciale avec l’Iran.
L’accord est toutefois menacé par la demande iranienne à ce que 20 centrifugeuses soient exemptées de la suspension pour des activités de recherche. « Nous avons fait des progrès avec les Européens. S’ils prennent en compte la réalité, nous ferons encore plus de progrès. Mais une chose est sûre: nous ne renoncerons pas à notre droit légitime », a dit M. Assefi, ajoutant qu’il faudra « attendre 24 heures » pour connaître les résultats des efforts diplomatiques déployés pour régler le problème.
Des diplomates à Vienne avaient indiqué samedi que les négociations informelles entre l’Iran et l’Union européenne pour tenter de sauver l’accord sur le gel des activités nucléaires avaient été rompues, ouvrant la voie à d’éventuelles sanctions de l’Onu contre l’Iran.
Ces tractations portaient sur le projet de résolution que les Européens (France, Grande-Bretagne et Allemagne) entendaient soumettre au Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et qui insiste « sur la poursuite d’une suspension totale » des activités d’enrichissement. « La suspension est volontaire », a insisté M. Assefi, affirmant que son pays n’accepterait pas la résolution si elle était adoptée par le Conseil des gouverneurs dans sa forme actuelle.
M. Assefi s’est montré cependant confiant de la résolution du problème au sein de l’agence onusienne chargée du nucléaire, mais il a estimé qu’un envoi du dossier devant le Conseil de sécurité de l’Onu n’était « pas la fin du monde ». « Nous ne sommes pas inquiets d’aller devant le Conseil de sécurité car ce n’est pas la fin du monde », a-t-il assuré. « Mais nous préférons régler (la question) dans le cadre de l’Agence (internationale de l’énergie atomique). Il n’y a pas de raison de la porter devant le Conseil de sécurité », a-t-il ajouté.
L’Iran campe sur ses positions
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