IranNucléaireL'Iran campe sur ses positions avant le G-8

L’Iran campe sur ses positions avant le G-8

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Reuters, 11 juillet – L’Iran a déçu les espoirs européens d’une percée dans les négociations sur le dossier nucléaire en refusant de donner une réponse rapide à l’offre qui lui a été faite par la communauté internationale.

Le négociateur en chef de l’Iran, Ali Laridjani, a longuement rencontré à Bruxelles le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, dont l’entourage voulait croire avant la réunion que ce serait l’occasion d’une « réponse substantielle » des autorités iraniennes à cette offre qui a pour but d’inciter l’Iran à renoncer à l’enrichissement d’uranium.

Mais les deux hommes se sont quittés après un point de presse tendu, au cours duquel ils se sont contentés de dire quelques mots, refusant de répondre aux questions et, même si personne ne parle d’échec, aucune avancée n’a été annoncée.

D’ordinaire souriant, Solana, qui joue le rôle de négociateur international, avait le visage fermé en annonçant qu’il allait rendre compte mercredi à Paris aux ministres des Affaires étrangères des six pays appuyant l’offre — France, Allemagne, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Russie et Chine.

« Nous allons faire une analyse de la situation actuelle et nous verrons comment procéder », a-t-il déclaré en évitant les mots « réunion constructive » ou « pas positif » qui accompagnent presque toutes les interventions du diplomate espagnol.

Son homologue iranien s’est montré aussi peu bavard.
« Puisque nous devons en passer par un long processus, nous devons être patients et faire les choses avec exactitude », a dit Larijani par le truchement d’un interprète.

Mais le négociateur iranien avait, avant sa rencontre avec Solana, précisé qu’il refusait de se laisser enfermer dans le calendrier serré voulu par les Occidentaux.

« Nous avons exprimé nos vues en ce qui concerne l’échéance. Nous ne sommes pas habitués à agir avant de réfléchir », a-t-il expliqué. L’Iran parle d’une réponse fin août.

AHMADINEJAD DÉFIANT

En tournée dans les provinces de son pays, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a adopté un ton de défiance.

« La nation iranienne ne reculera pas d’un pas sur le chemin de la réalisation de tous ses droits, y compris ses droits complets dans le domaine nucléaire et l’utilisation de ses capacités pour produire du combustible nucléaire », a-t-il déclaré selon l’agence de presse officielle IRNA.

Les Etats-Unis, qui accusent l’Iran de vouloir secrètement se doter de l’arme atomique, ce que Téhéran dément, assurant ne se servir du nucléaire que pour produire de l’électricité, voulaient une réponse avant le G-8 du week-end prochain.

Faute de réponse, le dossier devrait selon Washington être étudié par le Conseil de sécurité de l’Onu pour d’éventuelles sanctions dont la Chine et la Russie, deux de ses membres permanents, ne veulent pas entendre parler pour l’instant.

Les Européens n’ont pas fait du G-8 de Saint-Pétersbourg une date-limite, mais ils espéraient que les choses bougent avant.
L’Iran estime que l’offre est ambiguë et cherche à obtenir des éclaircissements sans donner le moindre signe de nervosité.

L’offre de la communauté internationale prévoit des mesures incitatives technologiques, économiques et politiques, dont un réacteur nucléaire et la garantie d’approvisionnement en combustible si Téhéran renonce à son programme d’enrichissement.

Mohammed ElBaradei, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), avait averti l’Iran mercredi que la communauté internationale perdait patience.

Mais, pour certains analystes américains, l’offre de la communauté internationale devrait comprendre un engagement des Américains à ne pas recourir à la force et à lever les restrictions commerciales qui frappent l’Iran.

« L’Iran n’est pas prêt à abandonner (l’enrichissement) pour de petites concessions comme des pourparlers multilatéraux dans lesquels les Etats-Unis ne sont qu’une partie, ou des promesses d’assistance nucléaire ou économique assorties de calendriers longs et de conditions compliquées », a ainsi déclaré l’ancien inspecteur des armements des Nations unis, David Albright.

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