AFP, Paris, 12 juillet – Les représentants de six grandes puissances réunis mercredi à Paris ont haussé le ton face à l’Iran en renvoyant le dossier du nucléaire devant le Conseil de sécurité de l’Onu et en brandissant la menace de sanctions face au refus de Téhéran de suspendre l’enrichissement d’uranium.
« Nous n’avons pas d’autres choix que de retourner devant le Conseil de sécurité de l’Onu et de reprendre le processus que nous avions suspendu il y a deux mois », a dit le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy dans une déclaration à l’issue d’une réunion.
« Nous sommes convenus d’oeuvrer en vue d’une résolution du Conseil de sécurité rendant obligatoire la suspension demandée par l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) », a dit M. Douste-Blazy.
« Si l’Iran refuse de s’y conformer nous travaillerons alors à l’adoption de mesures sur la base de l’article 41 du chapitre 7 de la charte des Nations unies ».
Cet article prévoit des mesures n’impliquant pas l’emploi de la force armée et peuvent comprendre des sanctions économiques et diplomatiques.
« Les Iraniens n’ont donné absolument aucune indication sur leurs dispositions à discuter sérieusement sur la substance de nos propositions », a dit le ministre. « Nous exprimons notre profonde déception face à cette situation ».
La rencontre de Paris réunissait les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie), et l’Allemagne.
Les Etats-Unis et les Américains avaient jugé décevants la réponse apportée mardi à leurs propositions par le principal négociateur iranien Ali Laridjani.
Le « groupe des Six » avait présenté le 6 juin à Téhéran une offre de coopération technologique et commerciale, subordonnée à la suspension de l’enrichissement de l’uranium par l’Iran, une activité qui peut servir à obtenir l’arme atomique. Ils avaient demandé une réponse rapide à Téhéran.
Mais les Iraniens ont de nouveau refusé, mardi, de s’engager à suspendre tout enrichissement d’uranium.
« Si l’Iran applique les décisions de l’AIEA et du Conseil de sécurité et entrent dans les négociations, nous serons prêts à nous abstenir de nouvelles actions aux Conseil de sécurité », a toutefois ajouté le ministre français.
« Une fois encore, nous lançons un appel à l’Iran pour qu’il réponde de façon positive aux propositions substantielles que nous avons faites le mois dernier », a-t-il dit.