LExpress, 13 juillet De Auriane Boudin Les représentants des six grandes puissances réunis mercredi à Paris ont haussé le ton face à l’Iran en renvoyant le dossier du nucléaire devant le Conseil de sécurité de l’ONU et en brandissant la menace de sanctions face au refus de Téhéran de suspendre l’enrichissement d’uranium
Les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne ont achevé leur réunion organisée à Paris pour tenter de trouver une réponse au refus de Téhéran d’arrêter l’enrichissement d’uranium. A l’issue de la rencontre, le ministre français Philippe Douste-Blazy a annoncé que les pays présents étaient convenus « d’oeuvrer en vue d’une résolution » des Nations unies contraignant l’Iran à suspendre son programme nucléaire. « Si l’Iran refuse de s’y conformer, nous travaillerons alors à l’adoption de mesures sur la base de l’article 41 du chapitre 7 de la Charte des Nations unies », qui permet d’envisager des sanctions, a dit le chef de la diplomatie française.
CONSEIL DE SECURITE
Depuis quelques jours, les Etats-Unis ne cessaient d’intensifier leur pression sur l’Iran, menaçant de s’en remettre au Conseil de sécurité si la République islamique refusait de formuler une réponse rapide à l’offre des Six sur son programme nucléaire, présentée le 6 juin.
« Si nous ne sommes pas engagés dans la voie de négociations, et que les Iraniens ont décidé de ne pas emprunter cette voie, nous n’aurons aucun autre choix que de nous présenter devant le Conseil de sécurité », avait notamment déclaré la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, dans l’avion la transportant à Paris. Une telle alternative ne semble convenir ni à la Russie ni à la Chine qui se sont montrés jusqu’à présent très réservés face à d’éventuelles sanctions contre la République islamique, les jugeant contre-productives.
De son côté, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a appelé le président de la république islamique Mahmoud Ahmadinejad « à donner une indication, un signal, qui prouverait que l’Iran considère ces propositions comme constructives, qu’il les prend au sérieux, et (que ces propositions puissent) être utilisées comme une base pour des négociations, même si (les Iraniens) veulent par la suite obtenir davantage d’éclaircissements. »
PAS DE REPONSE PRECIPITEE
Mardi, les discussions à Bruxelles entre Ali Larijani, responsable des négociations pour l’Iran, et Javier Solana, haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure, n’avaient toujours pas permis de débloquer la situation, Téhéran ayant répété ne pas vouloir formuler de « réponse précipitée ».
Le président Ahmadinejad, qui avait annoncé le mois dernier une réponse de l’Iran pour le 22 août, a cependant assuré aujourd’hui que son pays était prêt à discuter avec toutes les parties en jeu dans une « atmosphère impartiale ». Le chef de l’Etat a précisé qu’il ne comptait pas pour autant arrêter son programme nucléaire, considéré comme un droit pour son pays.
Le dossier iranien devrait être une nouvelle fois examiné lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du G8 qui a lieu le week-end prochain en Russie, à Saint-Pétersbourg.
(avec Reuters)