AFP, Téhéran, 23 juillet – L’Iran a de nouveau mis en garde dimanche le Conseil de sécurité de l’Onu contre toute décision dure visant à arrêter son programme nucléaire.
« Toute mesure dure sera suivie d’une réaction en proportion », a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hamid Reza Assefi, lors de son point de presse hebdomadaire.
« Si l’autre partie choisit une autre voie que celle de la négociation, notre attitude changera en conséquence », a-t-il ajouté, sans donner de précisions.
Cette mise en garde intervient alors que les trois puissances européennes (Allemagne, France et Grande-Bretagne) ont présenté jeudi un projet de résolution qui exige de l’Iran une suspension de ses activités d’enrichissement d’uranium.
Les cinq pays membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) plus l’Allemagne sont actuellement en train d’examiner ce texte.
« Le Conseil de sécurité décide (…) que l’Iran doit suspendre toute activité d’enrichissement et de retraitement, y compris la recherche et le développement, ce qui doit être vérifié par l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), et suspendre la construction d’un réacteur à eau lourde », stipule le projet présenté par la France.
Il annonce également l’intention du Conseil, au cas où l’Iran n’appliquerait pas la résolution, « d’adopter des mesures additionnelles en vertu de l’article 41 du chapitre VII de la charte des Nations unies si cela est nécessaire pour assurer le respect » de la résolution.
De son côté, l’Iran affirme que son programme d’enrichissement d’uranium est seulement destiné à produire du combustible pour ses futures centrales nucléaires civiles.
Plusieurs responsables iraniens ont déclaré ces derniers jours que l’Iran rejetait l’exigence de suspension de son programme et que toute résolution de l’Onu pourrait entraîner une retrait iranien du Traité de non prolifération (TNP).
« L’Iran ne renoncera pas à ses droits et croit à des négociations sans condition préalable », a déclaré M. Assefi.
Interrogé sur la possibilité d’une suspension du programme nucléaire iranien, le porte-parole a déclaré que « tout doit résulter des négociations ».
Les Occidentaux « comprennent très bien ce que je dis », a-t-il ajouté.
« Nous continuons à examiner l’offre (des grandes puissances) et nous donnerons notre réponse ensuite », a-t-il dit.
Le chef des négociateurs nucléaire iranien, Ali Larijani, a déclaré que l’Iran donnera sa réponse le 22 août prochain.