AFP, Madrid, 1 septembre – Le gouvernement espagnol a confirmé vendredi que l’ancien chef du gouvernement Felipe Gonzalez avait mené cette semaine à Téhéran une médiation sur le dossier du nucléaire iranien et a précisé qu’il avait préalablement été informé de cette initiative.
Le quotidien El Pais avait annoncé plus tôt vendredi que M. Gonzalez avait « entrepris une médiation entre Téhéran et Washington » à la demande de l’Iran. Le journal de centre gauche avait fait état, comme l’ensemble de la presse espagnole, d’une rencontre entre l’ancien leader socialiste et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
Ce « travail de rapprochement des positions entre Téhéran et Washington » a été mené avec l’approbation du gouvernement socialiste de Jose Luis Rodriguez Zapatero, ajoutait El Pais, quotidien proche de l’exécutif espagnol.
Confirmant l’information, Maria Teresa Fernandez de la Vega, porte-parole et vice-président du gouvernement, a déclaré que M. Gonzalez avait « informé M. Zapatero de son voyage en Iran ».
Le gouvernement « le remercie pour ses efforts » et pense qu’il est bon de « maintenir ouvertes toutes les voies de dialogue possibles » avec l’Iran, a-t-elle ajouté.
M. Gonzalez s’était entretenu à ce sujet en mai dernier avec la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, a précisé El Pais.
Outre M. Ahmadinejad, l’ancien chef du gouvernement espagnol a aussi rencontré cette semaine à Téhéran le négociateur en chef sur le dossier nucléaire iranien Ali Larijani, selon la presse.
Sa visite, au moment où Téhéran refusait de suspendre son enrichissement d’uranium en réponse à un ultimatum de l’ONU, a été qualifié « d’inopportune et d’irresponsable » par le porte-parole pour les affaires extérieures du Parti Populaire d’opposition (PP- droite), Gustavo de Aristegui.
Le responsable d’Izquierda Unida (IU – pro-communiste) Gaspar Llamazares a en revanche approuvé l’initiative, estimant « bienvenu » tout ce qui pouvait contribuer à réduire les tensions avec l’Iran.
Le quotidien libéral d’opposition El Mundo estimait de son côté vendredi dans un éditorial que « l’Espagne joue avec le feu en Iran » en soutenant cette mission et notait que Felipe Gonzalez avait défendu à Téhéran « le droit du peuple iranien à accéder à la technologie nucléaire ».
Dans un article d’opinion publié vendredi par El Pais, M. Gonzalez appelle par ailleurs l’Union Européenne à prendre une « initiative forte » pour un plan de paix « définitif » au Proche-Orient, estimant que la situation « n’a fait qu’empirer » ces dernières années dans la région.