AFP : 10 décembre – – Les négociations en vue d’un accord de coopération nucléaire, économique et politique entre l’Iran et l’UE pourraient entrer dans le vif du sujet dès le lendemain d’une rencontre ministérielle prévue lundi à Bruxelles, a déclaré vendredi un haut responsable iranien.
« Je crois qu’après un accord au niveau des ministres (des Affaires étrangères), nous pourrons lancer immédiatement les groupes de travail les 14 ou 15 décembre », a déclaré à la télévision d’Etat Hossein Moussavian, un proche du dirigeant iranien en charge du nucléaire, Hassan Rohani.
Une rencontre des chefs de la diplomatie allemande, française et britannique avec les dirigeants iraniens doit inaugurer lundi le cycle de discussions prévues dans un accord conclu en novembre entre l’Iran et les trois grands Européens.
Aux termes de cet accord, l’Iran, accusé par les Etats-Unis de travailler secrètement à l’arme atomique, a accepté de suspendre l’enrichissement d’uranium, garantie a priori probante que la technologie produisant le combustible pour les futures centrales civiles iraniennes n’est pas détournée à des fins militaires.
Cette suspension, réclamée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), agence onusienne veillant à la non-prolifération, a été obtenue par les trois Européens, mandatés par l’UE, contre la promesse d’une coopération nucléaire, technologique, économique et dans le domaine de la sécurité.
L’accord, dit de Paris par les Iraniens, prévoyait que les négociations commencent effectivement mi-décembre.
Au cours de la rencontre des ministres, « nous allons discuter du contenu et du cadre des groupes de travail en vue d’une coopération économique, politique, nucléaire, et en matière de sécurité », a dit M. Moussavian.
« Les groupes de travail sont censés parvenir à une conclusion » dans ces domaines, a déclaré M. Moussavian.
Selon l’accord, un comité de pilotage sera mis en place et installera des groupes de travail composés d’experts.
L’AIEA a pris acte le 30 novembre à Vienne que l’Iran avait suspendu toutes ses activités d’enrichissement en gage de bonne foi et a décidé de ne pas en référer au Conseil de sécurité de l’Onu, comme le réclamaient les Etats-Unis.
Le comité de pilotage doit siéger à nouveau au bout de trois mois pour évaluer les travaux des groupes de travail.
L’Iran insiste sur le fait que l’arrêt de l’enrichissement est « provisoire et volontaire », le temps des négociations pour un accord de coopération, et qu’il recommencera à enrichir au-delà.
« Nous avons accepté (de suspendre pour) une période de quelques mois, le temps de procéder à une évaluation », a redit vendredi le porte-parole des Affaires étrangères Hamid Reza Assefi à l’agence estudiantine Isna.
Interrogé sur les conditions de l’établissement d’une « confiance durable » entre l’Iran et la communauté internationale, il a répondu que « cela dépend des Européens et s’ils tiennent leurs promesses. De notre côté, nous avons fait le nécessaire ».
Si les Européens respectent leurs engagements « avec honnêteté », a-t-il dit, « nous respecterons les nôtres et nous arriverons à l’établissement d’une confiance durable ». « C’est la direction dans laquelle nous allons », a-t-il ajouté.
Selon une source européenne, « les Iraniens ont demandé à ce que la première réunion du comité de pilotage puisse se tenir au niveau ministériel » afin de lui donner « plus de visibilité ».
La rencontre inaugurale devrait avoir lieu a priori lundi après-midi, en marge d’une réunion des chefs de la diplomatie de l’Union européenne, selon une source européenne.
Le Haut représentant pour la politique étrangère de l’UE, Javier Solana, devrait également participer à la réunion.
Négociations de suivi à l’accord nucléaire UE/Iran dès mardi ou mercredi
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