AFP, Paris, 24 septembre – L’Iran et la communauté internationale arrivent à un « instant de vérité » sur le dossier nucléaire, a estimé dimanche le chef de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy en mettant en garde Téhéran contre le risque de l’isolement.
« Je crois qu’on arrive à un instant de vérité », a dit M. Douste-Blazy au cours d’une émission politique à la télévision française. « Cela fait un an qu’on dit (à l’Iran) qu’il faut arrêter les activités d’enrichissement de l’uranium pour commencer à se mettre à la table de négociations », a-t-il ajouté.
« Le contact est établi entre le principal négociateur côté iranien, M. (Ali) Larijani, et le seul négociateur du côté de la communauté internationale, M. (Javier) Solana », a souligné le ministre français.
« S’il n’y a pas une possibilité d’entente, il faudra faire attention à ce que le nombre de centrifugeuses (iraniennes) en cascade n’aboutisse à une nature autre que pacifique du dossier nucléaire iranien », a poursuivi M. Douste-Blazy.
Fin août, le vice-président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Saïdi, avait annoncé que l’Iran menait des recherches sur des centrifugeuses d’enrichissement d’uranium encore plus modernes que celles déjà en fonction.
Le ministre français des Affaires étrangères a salué les propos du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui s’est dit dimanche prêt à « tout » mettre sur la table des négociations si Washington renonçait à l’objectif de changer le régime à Téhéran.
« Je l’ai entendu ce matin dire qu’il était prêt à parler, à négocier », a dit le ministre français. « J’ose espérer que l’Iran saura raison garder et ne voudra pas s’isoler », a-t-il dit.
M. Solana doit rencontrer dans la semaine M. Larijani, avec un mandat renforcé de la part des grandes puissances. L’objectif est d’obtenir que l’Iran accepte de suspendre son enrichissement d’uranium, un programme aux visées potentiellement militaires, en échange d’une série de mesures économiques et diplomatiques.
L’Iran avait jusqu’au 31 août pour accepter, mais sous la pression des trois puissances européennes (Royaume-Uni, Allemagne et France) et de la Chine, les Etats-Unis ont accepté de renoncer aux sanctions immédiates.