AFP, Téhéran, 22 octobre – L’Iran prendra des « mesures appropriées » en réponse à toutes sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies contre Téhéran face à son programme d’enrichissement nucléaire, a déclaré dimanche un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
« Imposer des sanctions aura des répercussions sur les deux parties, au plan régional et international. Ils (les grandes puissances) le savent. S’ils imposent des sanctions, nous prendrons des mesures appropriées », a indiqué à la presse Mohammad Ali Hosseini.
Interrogé pour savoir si les répercussions pourraient affecter le Détroit d’Ormuz, une voie stratégique pour le transport maritime du pétrole, M. Hosseini a indiqué: « tout dépend du type de sanctions », sans toutefois donner de précisions à ce sujet, admettant ainsi implicitement que l’Iran allait devoir faire face à des sanctions
Les grandes puissances craignent qu’un tel programme puisse être détourné à des fins militaires. L’Iran affirme de son côté que son programme nucléaire a un objectif purement civil.
« La voie qu’ils prennent est celle du Conseil de sécurité, afin de faire passer des résolutions et imposer des sanctions », a-t-il ajouté précisant que « leur position est d’aller vers des sanctions ».
Il a réitéré le rejet unilatéral des demandes occidentales pour l’arrêt du processus d’enrichissement avant la tenue de négociations déclarant que « la suspension de l’enrichissement d’uranium n’a aucune place dans notre politique ».
« Si les conditions de négociations sont honnêtes, cette question sera discutée, a encore souligné le porte-parole iranien.
Samedi, le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki avait indiqué son pays avait réaffirmé ne voir aucune raison de suspendre son enrichissement d’uranium, malgré la perspective de subir bientôt des sanctions du Conseil de sécurité.
Le ministre avait également dénoncé les efforts des grandes puissances pour s’entendre sur une résolution au Conseil de sécurité imposant des sanctions à l’Iran.
La résolution 1696 du Conseil, adoptée fin juillet, donnait à l’Iran jusqu’au 31 août pour suspendre son enrichissement d’uranium, faute de quoi il s’exposerait à des sanctions.
Téhéran a rejeté cette exigence, et les Européens finalisent un projet de résolution sur des sanctions économiques et commerciales qui pourrait venir la semaine prochaine devant le Conseil de sécurité.
L’enrichissement d’uranium permet d’obtenir aussi bien le combustible pour une centrale nucléaire que la matière première pour une bombe atomique.