AFP: L’Iran peut se passer d’une implication américaine dans son dialogue avec l’Europe autour du nucléaire, et des discussions directes avec les Etats-Unis ne sont pas à l’ordre du jour, a déclaré dimanche à AFP : Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi pourrait boycotter une réunion des voisins de l’Irak à Amman en janvier à cause d’accusations d’ingérence en Irak récemment portées par le roi de Jordanie contre la République islamique, a indiqué dimanche un officiel.
« Oui, il est possible qu’il (Kamal Kharazi) ne prenne pas part » à la réunion des chefs de la diplomatie des voisins de l’Irak prévue le 15 janvier à Amman, a déclaré devant la presse le porte-parole des Affaires étrangères Hamid Reza Assefi.
« Le niveau de notre participation et la manière dont nous allons participer sont un autre problème que nous devons examiner ultérieurement », a-t-il ajouté.
Interrogé sur les raisons pour lesquelles M. Kharazi ne participerait pas, M. Assefi a répondu: « Penchez-vous sur les affaires des dernières semaines et vous pourrez vous forger votre propre interprétation ».
La Conférence internationale de Charm el-Cheikh sur l’Irak, les 22 et 23 novembre, a décidé que les ministres des Affaires étrangères des pays voisins se retrouveraient à nouveau le 15 janvier à Amman.
Entre-temps, le roi de Jordanie Abdallah II a accusé l’Iran d’ingérence en Irak. « L’Iran a tout intérêt à voir s’instaurer une république islamique en Irak (…) et en conséquence l’engagement des Iraniens vise à obtenir un gouvernement qui soit très pro-iranien », a-t-il dit dans un entretien avec le Washington Post le 8 décembre.
Selon lui, l’Iran finance de nombreuses activités caritatives en Irak et a encouragé plus d’un million d’Iraniens à traverser la frontière pour les faire voter le 30 janvier.
Il a mis en garde contre l’avènement en Irak d’un gouvernement pro-iranien qui favoriserait la formation d’un « croissant » régional chiite constitué de l’Iran, l’Irak, la Syrie et le Liban.
L’Iran se défend constamment de s’ingérer dans les affaires de son voisin, comme l’en accusent régulièrement les Etats-Unis et des officiels irakiens, pour peser sur le cours des événements et déstabiliser son ennemi américain.
Les relations diplomatiques entre Téhéran et Amman ont été rompues pendant près d’une décennie à cause de la position pro-irakienne du défunt roi Hussein lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988). Elles ont été rétablies en 1991, se sont améliorées avec l’accession au trône du roi Abdallah II en février 1999, mais se sont à nouveau détériorées en 2002.
La presse iranienne avait alors accusé l’ambassadeur Bassam Amouche d’irriter les autorités en les accusant d' »interférer » dans les « questions sécuritaires » jordaniennes.
Abdallah II a cependant effectué en septembre 2003 la première visite d’un roi jordanien en Iran depuis près de 25 ans pour resserrer les liens.
Kharazi, fâché, pourrait boycotter une conférence sur l’Irak à Amman
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