AFP: L’Iran peut se passer d’une implication américaine dans son dialogue avec l’Europe autour du nucléaire, et des discussions directes avec les Etats-Unis ne sont pas à l’ordre du jour, a déclaré dimanche à Téhéran le porte-parole des Affaires étrangères.
« Rien de tel (des discussions directes) n’est à l’ordre du jour de la République islamique », a dit Hamid Reza Assefi devant la presse.
« Et l’Iran n’est pas intéressé ou tenté par une participation américaine aux discussions avec l’Europe, en outre nous ne pensons pas qu’une participation américaine soit bénéfique », a-t-il dit.
Ces propos contredisent ceux récemment tenus par un des principaux négociateurs iraniens, Hossein Moussavian.
« De notre point de vue, une interaction entre Américains et Européens dans ce processus est importante », a déclaré M. Moussavian mardi.
« Les Européens prodiguent de gros efforts pour associer les Américains aux discussions nucléaires, nous n’avons pas d’objection à ce que les Américains accompagnent les Européens dans ce processus », a-t-il dit.
Mais, a-t-il ajouté, « à ce stade, nous n’avons pas besoin de discussions directes avec les Américains sur le nucléaire ».
Les Européens ont obtenu des Iraniens qu’ils suspendent une part ultra-sensible de leurs activités nucléaires, l’enrichissement d’uranium, qui peut avoir une double finalité civile et militaire. Ils ont offert en contrepartie l’ouverture de négociations, qui ont commencé mi-décembre à Bruxelles, en vue d’une coopération nucléaire, mais aussi technologique, commerciale et dans le domaine de la sécurité.
De gros doutes existent cependant qu’un accord soit finalisé et donc que les Iraniens s’en tiennent à la suspension de l’enrichissement, sans un concours des Américains.
Les Etats-Unis, convaincus que la République islamique met au point la bombe atomique sous le couvert d’un programme nucléaire civil, sont très sceptiques sur l’accord entre Européens et Iraniens.
Téhéran et Washington n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.
L’Iran contre une implication US dans le dialogue avec l’Europe
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