AFP, Vienne, 9 février – L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé vendredi avoir suspendu près de la moitié de ses projets de coopération technique avec l’Iran, à la suite de la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur le nucléaire iranien.
« C’est une mesure substantielle (…) car cette assistance est un instrument important pour l’Iran », a déclaré un responsable de l’AIEA.
Selon ce rapport du directeur de l’AIEA Mohamed ElBaradei, dont l’AFP a obtenu une copie, l’agence a suspendu totalement ou pour partie 22 des 55 projets de coopération directs ou régionaux concernant l’Iran.
La décision sur la liste des projets civils qui seront ou non maintenus sera prise au cours du Conseil des gouverneurs de l’agence de sûreté nucléaire des Nations unies, le 5 mars à Vienne.
Mais dans son rapport, le secrétariat de l’AIEA « recommande que le conseil des gouverneurs suive son interprétation des mesures nécessaires ».
La résolution 1737 de l’ONU du 23 décembre sanctionne le refus de Téhéran de suspendre l’enrichissement de l’uranium.
Elle prévoit que « la coopération technique (…) pourra servir uniquement à des fins alimentaires, agricoles, médicales, de sûreté ou d’autres fins humanitaires », mais ne pourra avoir aucun lien « avec les activités nucléaires représentant un risque de prolifération ».
Insistant sur une interprétation restrictive de la résolution, les Etats-Unis avaient poussé ces derniers jours à une réduction de moitié, ce que refusaient les Non-alignés.
L’uranium hautement enrichi peut servir à produire l’arme nucléaire et les Occidentaux craignent que Téhéran ne développe des bombes atomiques sous couvert de son programme nucléaire civil.
A côte de sa mission de surveillance qu’il n’y ait pas prolifération du nucléaire civil vers le militaire, l’AIEA a pour mission d’encourager l’utilisation pacifique de l’atome, par exemple en matière de santé.
Le rapport de vendredi a approuvé un projet aidant l’Iran à préparer des radiothérapies « pour combattre le cancer » — une des spécialités de l’agence de Vienne – en soulignant que cela ne peut avoir « que des applications médicales ».
En revanche, l’AIEA a dit non à un projet pour renforcer les capacités de production nucléaires à l’avenir.
Un autre projet régional pour la formation de spécialistes nucléaires devra être « évalué au cas par cas » pour empêcher que des scientifiques d’Iran n’aient accès à des connaissances utilisables en matière militaire, selon le rapport.
En novembre 2006, les gouverneurs de l’AIEA avaient rejeté une demande d’assistance technique de Téhéran pour la construction d’un réacteur à eau lourde à Arak pouvant produire du plutonium, l’autre source possible de combustible nucléaire militaire.
M. ElBaradei doit présenter le 21 février, un nouveau rapport sur l’enrichissement de l’uranium en Iran commandé par le Conseil de sécurité.