AFP, Moscou, 9 mars – La Russie a agité vendredi la menace de nouveaux retards dans la construction de la centrale nucléaire de Bouchehr (sud de l’Iran) alors que des négociations sur son paiement doivent se poursuivre la semaine prochaine à Téhéran après l’échec de premières discussions à Moscou.
« Aucune solution concrète n’a été trouvée pour régler la crise », a indiqué à l’AFP une source russe proche des négociations, alors que Moscou reproche à l’Iran des retards de paiement, ce que réfute Téhéran.
« Si l’Iran continue de traîner en longueur pour régler ces questions, les retards actuels dans le calendrier de réalisation du projet vont s’aggraver », a ajouté le responsable russe cité.
Les négociations russo-iraniennes qui se sont tenues de mercredi à jeudi dans la capitale russe portaient essentiellement sur les différends entre les deux parties autour du paiement pour la construction de la centrale.
Une délégation russe va se rendre en Iran la semaine prochaine pour poursuivre les négociations sur ce dossier, selon la même source. Elle ne sera toutefois pas composée de « responsables de haut niveau », a-t-elle ajouté.
Les négociations tenues cette semaine étaient conduites côté russe par le président d’Atomstroïexport, Sergueï Chmatko, et côté iranien par le vice-président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) Mohammad Saïdi.
« Les discussions vont porter sur le financement. Si les Iraniens acceptent de payer, il y aura aussi des négociations sur le calendrier et d’autres questions techniques », a indiqué la source.
Invoquant des problèmes de paiement, l’Agence fédérale russe de l’énergie atomique (Rosatom) avait déjà laissé entendre le 20 février que Moscou pourrait retarder l’envoi du combustible nucléaire pour la centrale, prévu normalement en mars.
Le calendrier approuvé en 2006 par la Russie et l’Iran prévoit que la centrale de Bouchehr soit mise en service en septembre 2007. L’envoi du combustible nucléaire doit en principe être effectué six mois avant, soit en mars.
La pression internationale croît sur Téhéran pour qu’il suspende son programme nucléaire controversé, et notamment ses activités d’enrichissement d’uranium, le tout sur fond de menaces voilées d’intervention militaire contre l’Iran.
Le vice-président américain Dick Cheney a averti le 24 février que « toutes les options restaient sur la table » afin d’empêcher « l’erreur grave » qui serait de laisser l’Iran se doter de l’arme atomique.