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George Bush veut de nouvelles sanctions contre l’Iran

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Reuters, Luxembourg, 24 mai – George Bush s’est prononcé jeudi en faveur d’un renforcement des sanctions contre Téhéran, au lendemain d’un rapport de l’AIEA selon lequel l’Iran a accéléré ses activités d’enrichissement d’uranium.

Mohamed ElBaradeï, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a estimé que l’Iran serait en mesure de se doter de l’arme atomique dans un délai de trois à huit ans si les autorités de Téhéran le décident.

Faisant état d’un risque accru de confrontation majeure entre les pays occidentaux et l’Iran, ElBaradeï a appelé les parties concernées à reprendre dès que possible les négociations visant à trouver un compromis sur le programme iranien.

A Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays préside l’Union européenne, a affirmé que les propositions faites à Téhéran pour l’inciter à suspendre ses activités d’enrichissement demeuraient d’actualité.

Dans un nouveau rapport, l’AIEA a affirmé mercredi que l’Iran avait ignoré la date fixée par le Conseil de sécurité de l’Onu pour la suspension de ses activités d’enrichissement de l’uranium mais avait aussi intensifié ces dernières.

Les puissances occidentales soupçonnent l’Iran de vouloir fabriquer des armes atomiques, ce que Téhéran dément.

« Je pense que nous devons renforcer notre régime de sanctions », a déclaré Bush lors d’une conférence de presse.

RELANCER LES NEGOCIATIONS?

« Je viens de parler avec (la secrétaire d’Etat) Condoleezza Rice, et nous allons travailler avec nos partenaires européens pour élaborer de nouvelles sanctions », a dit Bush. « Bien sûr, je vais en parler au (président russe) Vladimir Poutine et au président (chinois) Hu Jintao. »

« La première chose que ces dirigeants doivent comprendre, c’est qu’un Iran doté d’armes nucléaires serait incroyablement déstabilisant pour la communauté internationale. C’est dans leur intérêt que nous continuions à coopérer pour isoler ce régime. »

L’année dernière, les grandes puissances avaient fait une série de propositions à l’Iran en échange de la suspension des programmes d’enrichissement d’uranium. Mais les négociations n’avaient permis aucun accord et avaient été arrêtées avant que le Conseil de sécurité n’impose un premier train de sanctions à Téhéran.

A Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré devant le Bundestag que les propositions étaient toujours sur la table. Mais elle a ajouté que le Conseil de sécurité agirait de façon résolue si l’Iran ne se conformait pas à ses obligations.

Le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, a été chargé d’évaluer les possibilités de relance des négociations. Il devrait rencontrer la semaine prochaine le principal négociateur iranien, Ali Larijani.

Dans un communiqué, la présidence de l’UE, occupée jusqu’à la fin juin par l’Allemagne, a pris connaissance « avec une grande préoccupation » du rapport de l’AIEA et a exhorté Téhéran à se plier à ses obligations internationales.

L’IRAN N’A « PAS PEUR »

A Ispahan, dans le centre de l’Iran, le président Mahmoud Ahmadinejad a cependant réaffirmé que son pays ne ferait pas machine arrière, indiquant que ses activités nucléaires étaient proches de leur « pic ».

« Avec l’aide de Dieu, nous sommes près de la fin du chemin qui nous permettra de jouir complètement de toutes les capacités nucléaires », a-t-il dit lors d’un rassemblement.

« La nation iranienne a aujourd’hui la technologie nucléaire à échelle industrielle et elle ne fera pas un pas en arrière. »

Cité un peu plus tôt par des agences de presse iraniennes, Ahmadinejad avait déclaré que le programme nucléaire iranien progressait malgré les pressions occidentales.

« Avec l’appui du peuple iranien nous n’avons pas peur de (…) la guerre psychologique menée par les ennemis, et avec l’aide de Dieu nous nous rapprochons de nos objectifs ultimes. »

ElBaradeï a lancé un appel en faveur de négociations.

« Sur la foi de nos analyses, je tendrais à être d’accord avec des gens comme John Negroponte ou le nouveau directeur de la CIA, qui disent que même si l’Iran voulait se doter de l’arme nucléaire, ça lui serait impossible avant la fin de la décennie ou le milieu de la décennie prochaine. En d’autres termes: entre trois et huit ans », a dit ElBaradeï lors d’une conférence de presse à Luxembourg.

« L’Iran doit suspendre ses activités d’enrichissement (de l’uranium) pour inspirer davantage confiance mais la communauté internationale devrait faire tout son possible pour ouvrir avec l’Iran un dialogue exhaustif », a-t-il dit ensuite lors d’une conférence sur la non-prolifération nucléaire.

ElBaradeï a indiqué à Luxembourg que sa priorité était désormais d’empêcher que l’Iran ne passe à la phase industrielle de l’enrichissement et de trouver un accord pour encadrer les recherches de Téhéran dans le domaine nucléaire. Il a souligné au passage que les informations de l’AIEA devenaient de plus en plus parcellaires en l’absence d’inspections rigoureuses.

Le diplomate égyptien a voulu par ailleurs clarifier ses propos de la semaine dernière dans lesquels, prenant acte des progrès iraniens en matière nucléaire, il estimait qu’il était désormais plus opportun de négocier avec Téhéran de l’ampleur de son programme afin de le maintenir en-deçà de la phase industrielle, qui faciliterait son accès à la bombe atomique.

« Je voulais simplement exprimer mon inquiétude quant au fait que l’on voit l’Iran accumuler matériel et connaissances sans que l’agence soit en mesure de déterminer la nature ou l’ampleur de ce programme », a-t-il dit. « Si nous continuons dans cette direction, nous allons aboutir à une confrontation majeure et nous amenuiserons les chances d’un règlement pacifique de ce problème. »

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