AFP, Téhéran, 30 juillet – Des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se sont rendus lundi sur le chantier du réacteur controversé d’Arak, l’un des sites nucléaires les plus sensibles d’Iran, a indiqué l’agence officielle Irna.
« Des experts de l’AIEA ont inspecté pendant cinq heures le réacteur d’Arak », à 200 km au sud de Téhéran, a indiqué l’agence, citant une source informée non identifiée.
« L’inspection a été faite conformément à l’accord conclu entre l’Iran et l’AIEA et fait partie du plan d’action sur les modalités pour résoudre les questions en suspens concernant le programme nucléaire de l’Iran », a-t-elle ajouté.
Le réacteur, qui doit être achevé en 2009, est destiné à produire du plutonium, officiellement à des fins de recherches médicales. Mais le plutonium est une des deux filières pour fabriquer l’arme nucléaire avec l’uranium hautement enrichi.
Selon des experts, le futur réacteur de 40 mégawatts d’Arak pourrait produire jusqu’à 12,5 kg de plutonium par an, de quoi fabriquer de deux à trois bombes nucléaires. Aussi bien l’AIEA que le Conseil de sécurité de l’ONU ont demandé aux Iraniens de « reconsidérer » la construction d’Arak.
Il s’agit de la première visite du genre depuis avril des experts de l’agence de sûreté nucléaire des Nations unies.
Après deux résolutions de l’ONU lui imposant des sanctions pour son refus de suspendre l’enrichissement de l’uranium, Téhéran avait indiqué qu’il n’y aurait plus de nouvelles inspections à Arak.
Mais le principe d’un retour des inspecteurs avait été annoncé le 13 juillet. Et le directeur général de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, s’était félicité de l’autorisation iranienne à inspecter le site.
« Plus tôt nous pourrons dire que le programme iranien est exclusivement destiné à des fins pacifiques, mieux cela sera pour l’Iran et pour la communauté internationale », avait-il commenté, invitant Téhéran à plus de coopération et la communauté internationale à plus de patience.
Une autre équipe d’experts de l’AIEA doit se rendre le 6 août en Iran afin d’évoquer une prochaine visite à l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz (sud), selon le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Mohammad Ali Hosseini.
L’AIEA veut des éclaircissements pour essayer de déterminer si l’Iran mène seulement un programme nucléaire pour l’énergie civile –comme il le proclame– ou s’il cache un programme militaire, comme l’en accusent les Occidentaux.
Le 24 juillet, à l’issue d’une réunion à Vienne avec le directeur adjoint de l’AIEA Olli, M. Heinonen, le négociateur iranien Javad Vaïdi avait fait état de « bonnes discussions et de progrès constructifs ».
Cette réunion faisait suite à une première série de discussions, jugées prometteuses, mi-juillet à Téhéran.
Une nouvelle rencontre entre les autorités iraniennes et des responsables de l’AIEA doit avoir lieu le 20 août à Téhéran.