AFP, Dubaï, 6 octobre – Un influent responsable de Dubaï, le chef de la police, a mis en garde les Occidentaux contre une attaque de l’Iran, avertissant qu’elle compromettrait leurs relations avec leurs alliés arabes.
« Les dirigeants de la région doivent dire à l’Amérique et à l’Occident qu’une frappe aura des conséquences négatives sur nos relations avec vous », a averti le général Dhahi Khalfan Tamim lors d’un forum organisé dans la nuit de vendredi à samedi dans le cadre de veillées-débats du ramadan.
« Nous ressentons avec une grande inquiétude les voix qui s’élèvent en Occident, en particulier en Amérique, sur l’éventualité d’une frappe contre l’Iran », a ajouté le général Khalfan.
Le général Khalfan est un proche des responsables politiques des émirats et ses propos, même s’ils n’engagent pas ces responsables, reflètent très souvent le point de vue officiel.
Il s’est notamment inquiété d’un éventuel contrôle par Téhéran du détroit d’Ormuz, artère stratégique reliant le Golfe à la mer d’Oman par où passe au moins un quart du pétrole produit dans le monde.
« Et si l’Iran décidait d’attaquer les pétroliers qui transitent par le détroit d’Ormuz et contrôlait ce détroit? (…). L’Iran d’aujourd’hui n’est pas celui de le fin des années 80, quant à ses capacités balistiques », a ajouté le général Khalfan.
Le forum sur « la sécurité économique dans la région du Golfe » était organisé par le quotidien saoudien Al-Iqtissadiya en présence de responsables locaux de l’économie et de la sécurité.
Le général Khalfan y a également plaidé en faveur d’une adhésion de l’Iran au Conseil de Coopération du Golfe (CCG) dont les six membres sont pourtant de proches alliés des Etats-Unis.
« L’Iran devrait être un pays membre du CCG (…). Je me demande pourquoi l’Iran, un pays voisin, musulman, auquel nous sommes liés par des relations solides, ne devient pas un membre efficace du CCG », s’est interrogé le général Khalfan.
Le CCG regroupe l’Arabie saoudite, le Koweït, les Emirats arabes unis, le Qatar, Bahreïn et Oman.