AFP, Davos (Suisse), 30 janvier – Le Premier ministre pakistanais Shaukat Aziz a pressé l’Iran, lors d’une rencontre à Davos avec le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi, d’atteindre un compromis avec les USA et l’UE sur ses ambitions nucléaires, a-t-on appris dimanche de source diplomatique pakistanaise.
M. Aziz et son ministre des Affaires étrangères Khurshid Kasuri « ont essayé de faire passer la position européenne » auprès du ministre iranien, lors d’une rencontre vendredi en marge du Forum économique mondial de Davos.
Lors de cet entretien, les responsables pakistanais « n’ont pas mâché leurs mots », a-t-on insisté de même source. Téhéran a été averti « sèchement, au bord de l’impolitesse » des inquiétudes pakistanaises face à la position iranienne et a été appelé « à ne pas faire d’erreur ».
Dans un entretien avec l’AFP, le chef de la diplomatie pakistanaise a indiqué que son pays soutient l’initiative du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de la France. « Nous estimons que le rôle joué par (les trois pays européens) est positif, parce que nous pensons qu’une résolution pacifique de ce conflit est très souhaitable », a-t-il déclaré.
« Etant leurs voisins, et la situation en Irak étant déjà ce qu’elle est, nous ne voulons pas de nouveaux troubles à nos frontières », a-t-il expliqué. « Nous avons payé un lourd prix » en Afghanistan.
« Nous ne voulons pas une déstabilisation similaire à nos frontières de nouveau, donc il est dans notre intérêt que ce conflit soit résolu pacifiquement », a-t-il ajouté.
Depuis plus d’un an, l’avancée du programme nucléaire iranien inquiète la communauté internationale, Etats-Unis et Israël en tête, qui soupçonne Téhéran de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert d’un programme civil destiné officiellement à la production d’électricité.
Au nom de l’Union européenne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni négocient depuis la mi-décembre avec Téhéran pour obtenir un accord à long terme par lequel les Iraniens renonceraient définitivement à toute ambition nucléaire militaire.
L’UE a durci sa position envers l’Iran, exigeant, lors d’une rencontre à huis clos à Genève le 17 janvier, que ce pays démantèle ses installations d’enrichissement d’uranium afin de prouver que son programme nucléaire est pacifique.
A Davos, le Pakistan pousse l’Iran au compromis sur le nucléaire
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