AFP, Vienne, 18 avril – L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé vendredi que son directeur-adjoint, Olli Heinonen, se rendra à Téhéran la semaine prochaine pour des discussions avec les autorités iraniennes autour du programme nucléaire controversé de l’Iran.
« Une équipe emmenée par M. Heinonen se rendra à Téhéran en début de semaine prochaine pour rencontrer des officiels », a déclaré une porte-parole, Melissa Fleming, au siège de l’agence à Vienne.
Elle a également confirmé des informations de l’agence officielle Isna vendredi selon lesquelles ces entrevues porteraient sur les « prétendues études » à caractère militaire iraniennes.
Ces études, dont Téhéran nie l’existence, portent selon l’AIEA notamment sur la confection d’ogives, la possible conversion du missile Shahab-3 en missile nucléaire ou encore des installations pour des essais nucléaires souterrains.
Les craintes de l’AIEA sont étayées par une documentation détaillée présentée par M. Heinonen à des diplomates à Vienne le 25 février, et suggérant que Téhéran a mené ces travaux après 2003, date à laquelle, selon des analyses des services de renseignement américain (NIE, National Intelligence Estimates), l’Iran n’avait plus de programme nucléaire.
Selon un responsable iranien cité sous le couvert de l’anonymat par Isna, la visite de M. Heinonen se déroulera lundi et mardi.
« Comme il existe des divergences d’opinion entre l’Iran et l’Agence sur l’examen des +prétendues études+, les discussions de lundi se concentreront sur les moyens d’étudier cette question », a affirmé cette source.
Durant son séjour à Téhéran, M. Heinonen sera accompagné du directeur du Département sécurité et protection nucléaire de l’AIEA, Herman Nackaerts, et rencontrera le chef-adjoint du Conseil suprême de la sécurité nationale, Javad Vaïdi, l’ambassadeur iranien auprès de l’AIEA, Ali Asghar Soltanieh, et le directeur-adjoint de l’organisation iranienne à l’énergie atomique, Mohammad Saeedi, selon Isna.
Le chef de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, avait annoncé jeudi à Berlin qu’une délégation de l’agence se rendrait la semaine prochaine à Téhéran.
« L’Iran doit prendre des mesures pour fournir l’assurance à la communauté internationale que son programme est exclusivement pacifique », avait-il clamé.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a déjà adopté quatre résolutions, dont trois assorties de sanctions, sans réussir à contraindre l’Iran à suspendre son programme d’enrichissement d’uranium.
Téhéran assure que son programme nucléaire est purement civil et a affirmé avoir apporté toutes les explications nécessaires sur ce dossier, qu’il juge désormais « clos ».