Après cette rencontre en Slovénie, qui a débuté vers 09H00 GMT dans un château situé à Brdo Pri Kranju près de Ljubljana, M. Bush se rendra en fin de journée en Allemagne, avant de gagner l’Italie, le Vatican, la France et la Grande-Bretagne.
Le président américain entend utiliser cette ultime tournée pour faire pression sur Téhéran dans le dossier nucléaire et exhorter dans le même temps les Européens à mieux contrôler l’activité des banques iraniennes.
Dans un projet de déclaration commune, l’UE et les Etats-Unis menacent Téhéran de sanctions supplémentaires s’il continue à refuser de se conformer aux demandes de la communauté internationale. Celle-ci veut l’assurance que le programme nucléaire ne vise pas à doter le pays de la bombe atomique.
"Nous mettrons en oeuvre pleinement" les trois séries de sanctions commerciales et économiques déjà adoptées "et nous sommes prêts à ajouter des mesures supplémentaires", souligne le projet de texte.
Le document souligne aussi que les deux parties sont prêtes "à prendre des mesures visant à s’assurer que les banques iraniennes", soupçonnées de financer le programme nucléaire, ne puissent abuser le système bancaire international". Mais le texte souligne dans le même temps qu’une "solution mutuellement satisfaisante et négociée reste ouverte à l’Iran".
Le diplomate en chef de l’UE Javier Solana a indiqué à l’AFP qu’il se rendrait probablement dimanche à Téhéran pour y présenter au nom des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, Allemagne, France, Grande-Bretagne) une offre de coopération "rafraîchie" par rapport à celle proposée en juin 2006.
Les grandes puissances sont disposées à faciliter l’accès de l’Iran à l’énergie nucléaire civile, mais pour cela "il faut" que le régime "donne réellement des assurances objectives" que son "programme nucléaire est pour la production d’énergie seulement", a rappelé M. Solana.
L’UE et les Etats-Unis comptent aussi lors de ce sommet demander au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, d’envoyer "immédiatement" au Zimbabwe des observateurs pour empêcher des violations des droits de l’Homme à l’approche du second tour de la présidentielle du 27 juin.
Washington veut financer cette mission à hauteur de 7 millions de dollars.
L’Afghanistan, où le président Bush souhaite bénéficier d’un soutien militaire plus important des Européens face aux talibans, devrait aussi être abordé.
Parmi les sujets de contentieux figurent par ailleurs la lutte contre le changement climatique. L’administration américaine refuse tout engagement contraignant sur les émissions de CO2 tant que les pays émergents comme la Chine ne feront pas de même.
Sur ce dossier comme sur d’autres, les Européens semblent désormais se projeter dans l’après-Bush, en pariant sur un assouplissement de la position américaine avec son successeur.
Même si le président Bush effectue sa tournée européenne dans une atmosphère beaucoup plus apaisée que pendant son premier mandat, dominé par la controverse autour de la guerre en Irak, l’opinion européenne espère clairement le changement lors des élections de novembre aux Etats-Unis.
Selon un récent sondage publié par le Daily Telegraph, le candidat démocrate Barack Obama obtiendrait 52% des "suffrages" des électeurs britanniques, français, allemands, italiens et russes s’ils pouvaient voter. Seuls 15% préfèreraient le candidat républicain John McCain.