Les deux hommes doivent se retrouver vers 10H45 (08H45 GMT), chacun accompagné de sa délégation, pour des discussions et un déjeuner auxquels la présence d’un haut diplomate américain, le N.3 du département d’Etat William Burns, confère une importance particulière.
Sa participation marque un revirement spectaculaire de Washington. Les Américains, qui ont rompu les relations diplomatiques avec Téhéran en 1980, avaient toujours exigé de ce pays la suspension de ses activités d’enrichissement d’uranium – soupçonnées d’alimenter un programme nucléaire militaire – avant d’accepter de participer à des négociations multilatérales avec Téhéran.
Les Iraniens ont reconnu cette ouverture.
"J’espère que ces progrès (dans le format des négociations, ndlr) se refléteront aussi dans le contenu des discussions", a indiqué le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki. "Si les négociations continuent ainsi, j’espère qu’il y aura un résultat positif".
Le prédicateur de la prière du vendredi à Téhéran a assuré que son pays "ferait preuve de bonne volonté" à Genève si ses interlocuteurs adoptaient la même attitude.
Mais il a averti que, si les Etats-Unis ou Israël "y exerçaient leur influence" comme dans le passé, "elles seraient stériles".
Les six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), qui proposent depuis juin 2006 en vain à Téhéran de négocier sur une vaste offre de coopération politique et économique moyennant la suspension de l’enrichissement d’uranium, se gardent elles de parler de possible percée.
"Il faut qu’il soit très clair pour tout le monde que les Etats-Unis posent une condition à l’ouverture de négociations avec l’Iran, qui reste la même: la suspension vérifiable des activités d’enrichissement et de retraitement", a rappelé vendredi soir la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice.
Les six pays espèrent voir Téhéran accepter, dans une phase préparatoire à ces négociations, de suspendre ses activités d’enrichissement à leur niveau actuel tandis qu’eux s’interdiraient d’aller au-delà des trois résolutions de sanctions déjà adoptées contre l’Iran à l’ONU.