AFP, Washington, 10 février – Les cas de l’Iran et de la Corée du Nord, dont les programmes nucléaires sont l’objet de « graves inquiétudes », relèvent de « dynamiques » différentes, a estimé jeudi le département d’Etat américain.
« Il y a deux contextes différents, deux pays différents, deux dynamiques différentes », a souligné le porte-parole adjoint du ministère américain des Affaires étrangères, Adam Ereli.
M. Ereli a relevé notamment que Pyongyang et Téhéran « ont atteint des stades très distincts l’un de l’autre en matière de capacités nucléaires ».
Les Etats-Unis estiment que la Corée du Nord, qui a assuré vouloir renforcer son arsenal nucléaire, possède bien déjà des armes atomiques, alors que dans le cas iranien ils veulent empêcher la république islamique d’y accéder au travers de son programme officiellement à usage civil.
M. Ereli a également souligné « qu’il y a aussi des mécanismes, des institutions internationales et des procédures qui s’appliquent à l’un mais pas à l’autre. Les dynamiques régionales en jeu sont différentes ».
Washington veut associer la Corée du Nord à des discussions à six comprenant aussi la Chine, la Russie, le Japon et la Corée du sud, ce que Pyongyang vient de rejeter.
Dans le cas de l’Iran, Washington approuve les négociations engagées par la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne avec Téhéran, sans toutefois y participer ni y apporter de soutien concret. Washington se place dans la perspective d’un recours au Conseil de sécurité de l’Onu en cas d’échec de ces négociations.
Dans les deux cas toutefois, M. Ereli a souligné « qu’une solution diplomatique pacifique a notre préférence » par rapport à une option militaire, et il a assuré que Washington oeuvrait à des issues politiques « avec conviction ».
Mais il a aussi rappelé « qu’en aucun cas, où que ce soit dans le monde, nous n’enlevons unilatéralement une option de la table », et ajouté que « c’est un élément de base de la politique américaine, qui n’est pas différent pour l’Iran, la Corée du Nord ou tout autre cas ».
Dans un entretien au quotidien français Le Figaro de vendredi, la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice fait également une distinction entre les deux dossiers.
Le dialogue avec la Corée du Nord est « un processus multilatéral et ces choses prennent du temps », fait valoir Mme Rice, en espérant que Pyongyang « revienne à la table des discussions ».
En revanche, elle a qualifié le dossier du nucléaire iranien de sujet « urgent », car « l’Iran, par son soutien aux groupes terroristes, menace directement les efforts de paix au Proche-Orient ».
Les cas de l’Iran et de la Corée du Nord différents, souligne Washington
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