AFP, Moscou, 10 février – Un accord russo-iranien sur le rapatriement du combustible nucléaire usagé devrait être signé fin février à Téhéran, a indiqué jeudi l’Agence fédérale russe pour l’énergie atomique.
La signature de cet accord, nécessaire pour les premières livraisons d’uranium à l’Iran, est en suspens depuis des mois.
La signature de l’accord « est prévue » lors de la visite à Téhéran du directeur de l’agence fédérale (Rosatom) Alexandre Roumiantsev du 25 au 27 février, a déclaré un représentant de Rosatom, Nikolaï Chingarev, à l’agence Itar-Tass.
M. Roumiantsev visitera la centrale de Bouchehr (sud) construite par la Russie et rencontrera le vice-président iranien Gholamreza Aghazadeh, directeur de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) lors de cette visite, a ajouté M. Chingarev.
La coopération nucléaire russo-iranienne bute depuis plusieurs mois sur la question du rapatriement du combustible usagé de la centrale de Bouchehr, exigé par Moscou et fortement souhaité par la communauté internationale. Un accord à ce sujet, que l’on dit prêt, n’a toujours pas été signé.
Des sources citées par les agences russes ont affirmé que le différend était d’ordre commercial, l’Iran refusant jusqu’à présent de payer pour les frais de rapatriement du combustible en Russie.
Le ministère russe des Affaires étrangères a souligné jeudi dans un communiqué que les livraisons de combustible nucléaire à l’Iran ne seraient possibles « qu’après la signature » de l’accord annexe sur le rapatriement du combustible usagé en Russie.
Selon le représentant de Rosatom, les livraisons d’uranium sont prévues 6 mois avant la mise en route du réacteur de Bouchehr, fixée au début 2006.
Il a répété la position de Moscou, selon laquelle la mise en route de la centrale de Bouchehr par les spécialistes russes n’allait « pas rapprocher l’Iran de l’obtention de l’arme atomique ».
« Dans le processus de fonctionnement du réacteur VVER-1000 (installé à Bouchehr), du plutonium s’accumule effectivement dans le combustible nucléaire, mais dans une quantité relativement faible – moins de 1% – et par sa composition, il est pratiquement inutilisable pour la confection de l’arme atomique », a-t-il dit à Itar-Tass.
« De plus, l’extraction du plutonium du combustible chargé dans le réacteur est une opération techniquement très complexe qui nécessite beaucoup de temps et d’immenses dépenses financières », a-t-il ajouté.
« Une tâche encore plus difficile est d’en faire une bombe atomique. Il est théoriquement possible de le faire mais, pour l’instant, pas un pays n’a suivi cette voie, ni ne s’apprête à le faire. Il y a des moyens plus simples de confectionner des charges nucléaires », a conclu le représentant de Rosatom.
La Russie a dit à plusieurs reprises qu’elle était prête à aller plus loin dans sa coopération nucléaire civile avec l’Iran, malgré les craintes exprimées par les Occidentaux que cela ne favorise l’obtention par Téhéran de l’arme atomique.
Russie/Iran: accord sur le combustible nucléaire doit être signé fin février
-