AFP, Téhéran, 15 février – Le parlement iranien devait effectuer mardi un nouveau pas vers une reprise de l’enrichissement d’uranium, assumant ouvertement le risque de tensions avec les Américains et les Occidentaux, a déclaré un haut responsable parlementaire.
Une proposition de loi obligeant le gouvernement à mener des activités d’enrichissement devait en effet franchir une première étape parlementaire en étant adoptée par la Commission des Affaires étrangères et de la Sécurité nationale, a dit le président de cette dernière, Allaeddine Boroujerdi, cité par l’agence estudiantine Isna.
Le texte devra ensuite être soumis à la séance plénière du Majlis (assemblée).
« C’est la décision sans retour du régime (…) c’est pourquoi nous connaîtrons à l’avenir des tensions avec les Américains et les Occidentaux », a dit M. Boroujerdi. L’Iran « est déterminé à reprendre l’enrichissement le plus rapidement possible », a-t-il dit.
« Nous n’avons pas d’autre choix » car les générations futures n’auront plus de pétrole pour couvrir leurs besoins énergétiques, « et nous devons accepter les conséquences des ces tensions », a-t-il ajouté.
L’enrichissement, qui, selon son degré, peut fournir le combustible à des centrales électriques civiles ou à des bombes, représente une préoccupation majeure de la communauté internationale face aux activités nucléaires iraniennes.
Trois grands pays européens (Allemagne, France, Grande-Bretagne) ont obtenu en novembre que la République islamique suspende toutes ses activités d’enrichissement. Ils lui ont promis une coopération nucléaire, technologique et commerciale contre des « garanties objectives » que ses activités nucléaires resteraient purement civiles. De difficiles tractations sont en cours.
L’Iran n’a cessé de dire cependant qu’il reprendrait l’enrichissement au bout de quelques mois et ne renoncerait jamais à ce droit.
La décision dans les affaires nucléaires iraniennes appartient à un cercle restreint. Cependant, le Parlement a, à des moments diplomatiques cruciaux, véhiculé le message de la fermeté iranienne. Il a ainsi déjà adopté le 31 octobre un texte de loi symbolique en faveur de l’enrichissement.
Le parlement fait un nouveau pas vers une reprise de l’enrichissement d’uranium
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