AFP: La France va demander à l’ONU "l’adoption d’une nouvelle résolution" contre l’Iran "comprenant des sanctions fortes", en vue de l’empêcher d’acquérir "une capacité nucléaire militaire", a déclaré mercredi à Paris le Premier ministre français, François Fillon.
Intervenant lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), M. Fillon a longuement parlé de la situation au Moyen-Orient, s’en prenant au régime iranien, qui menace régulièrement l’Etat hébreu de destruction.
"La sécurité d’Israël est pour la France une priorité absolue", a déclaré le Premier ministre, expliquant que Paris "partage pleinement la préoccupation d’Israël quant au développement du programme nucléaire iranien".
"Alors que nous n’avons pas ménagé nos efforts (…), le régime iranien n’a pas voulu saisir nos offres de dialogue. Il a au contraire poursuivi sa fuite en avant. Le moment est donc venu d’agir", a dit M. Fillon.
Les Occidentaux soupçonnent fortement l’Iran de vouloir se doter clandestinement de l’arme nucléaire, sous couvert d’un programme nucléaire civil. Téhéran affirme que son programme est uniquement civil.
"Nous allons rechercher aux Nations Unies l’adoption d’une nouvelle résolution comprenant des sanctions fortes, et l’Union européenne devra également prendre ses responsabilités", a déclaré M. Fillon.
"Il n’est pas trop tard pour empêcher par la voie politique l’Iran d’acquérir une capacité nucléaire militaire. Mais le temps presse", a affirmé le Premier ministre français, qui parlait devant quelque 800 personnes dont de nombreuses personnalités politiques et religieuses.
Les capitales occidentales ont réagi avec prudence, voire scepticisme, à une déclaration faite mardi soir par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad sur le dossier controversé du programme nucléaire de Téhéran.
M. Ahmadinejad a indiqué mardi que l’Iran était toujours prêt à échanger une partie de son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre du combustible hautement enrichi (20%) destiné à son réacteur de recherche de Téhéran.
L’Iran avait rejeté en novembre une proposition du groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) sur l’envoi de la plus grande partie de son stock d’uranium en Russie et en France pour y être transformé en combustible pour le réacteur de recherche de Téhéran.
A Washington, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a estimé mercredi que l’Iran s’exposait à de "fortes sanctions" en raison de son programme nucléaire.
Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, en visite en Israël, a déclaré devant les députés de la Knesseth que la sécurité de l’Etat hébreu était pour l’Italie "un impératif éthique et moral", et il a appelé à des "sanctions efficaces" contre le régime iranien.