AFP : L’Union européenne envisage de renforcer les nouvelles sanctions décidées par l’ONU contre l’Iran de mesures ciblant en particulier les secteurs de l’énergie, du commerce et des transports, a-t-on appris vendredi de sources diplomatiques.
Les Européens sont prêts à prendre des « mesures d’accompagnement », c’est-à-dire des sanctions additionnelles aux mesures onusiennes, ont souligné plusieurs diplomates européens.
Selon un document de travail dont l’AFP a obtenu copie, l’UE envisage d’interdire dans le secteur du pétrole et du gaz de nouveaux investissements, transferts de technologies, équipements et services.
Dans le secteur du commerce, les « mesures d’accompagnement » se focaliseraient sur les produits sensibles susceptibles d’être détournés à des fins militaires et des restrictions supplémentaires en matière d’assurance du commerce.
Dans le domaine des transports, les sanctions viseront en particulier la compagnie iranienne de cargo IRISL et le fret aérien, et dans le domaine financier, le gel de nouvelles banques iraniennes et des restrictions en matière de banque et d’assurance.
Enfin, il est envisagé de procéder à de nouvelles restrictions de visas et de gels d’avoirs, en particulier à l’encontre des Gardiens de la Révolution, la garde prétorienne du régime.
Le texte qui énumère ces secteurs doit être discuté et adopté dans son principe lundi à Luxembourg par les chefs de la diplomatie européenne avant d’être formellement avalisé par les dirigeants européens qui se réunissent jeudi à Bruxelles.
Mais « des discussions sont encore nécessaires » sur le sujet entre les 27 d’ici la semaine prochaine, estimait vendredi un diplomate européen d’un grand pays, même si les 27 discutent depuis plusieurs mois de ces mesures additionnelles.
Lors de leur sommet jeudi, les chefs d’Etat et de gouvernement européens devraient charger leurs ministres des Affaires étrangères de se mettre d’accord en juillet sur le détail des mesures, selon des diplomates.
Dans le même temps, l’UE entend maintenir l’offre de dialogue avec Téhéran. Sa Haute Représentante pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, reste disposée à rencontrer le négociateur en chef iranien sur le dossier nucléaire, Saïd Jalili.
Il y a besoin de « négociations sérieuses » sur le programme nucléaire iranien, souligne le texte soumis à l’adoption du sommet de jeudi.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé mercredi de nouvelles sanctions contre l’Iran, soupçonné de chercher à se doter de l’arme nucléaire sous couvert d’un programme civil, ce que Téhéran dément.
Selon le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, les services de renseignement estiment que l’Iran pourrait être en mesure d’avoir assez d’uranium enrichi pour se doter d’une bombe atomique d’ici un à trois ans.
« Mais cela n’inclut ni la phase de fabrication d’une arme ni le développement d’un vecteur » apte à la véhiculer, a-t-il tenu à souligner lors d’une visite à Bruxelles.