AFP: La mise en route de la première centrale nucléaire iranienne avec l’aide des Russes montre que Téhéran « n’a pas besoin de disposer d’une capacité d’enrichissement » et pose une nouvelle fois la question de sa sincérité, a affirmé vendredi la Maison Blanche.
Sollicité pour réagir à l’annonce vendredi par Moscou et Téhéran de la mise en route le 21 août de la première centrale nucléaire du pays à Bouchehr (sud), le porte-parole de la présidence américaine, Robert Gibbs, a remarqué que « la Russie fournit le combustible et le récupèrera » une fois usagé.
Cela montre, selon lui, que l’Iran « n’a pas besoin de disposer d’une capacité d’enrichissement si ses intentions, comme il le dit, sont (de développer) un programme nucléaire pacifique ».
L’utilisation de combustible russe « montre que si les Iraniens sont sincères sur la nature pacifique de leur programme, leurs besoins peuvent être satisfaits sans entreprendre leur propre programme d’enrichissement, ce qui pose la question de leurs motivations », a encore dit M. Gibbs.
La république islamique défend sa construction de centrifugeuses destinées à enrichir de l’uranium comme faisant part d’un programme à visée civile. Les Etats-Unis et leurs alliés soupçonnent quant à eux Téhéran de vouloir se doter d’une arme atomique.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 9 juin une résolution renforçant les sanctions internationales contre l’Iran en raison de ce programme. Cette initiative a été rapidement suivie par l’adoption de sévères sanctions unilatérales par les Etats-Unis et l’Union européenne.
Les Etats-Unis restent toutefois « ouverts au dialogue » avec l’Iran pour résoudre le dossier de son programme nucléaire, a affirmé la chef de la diplomatie Hillary Clinton dans entretien au New York Times diffusé dimanche dernier.
« Nous restons ouverts au dialogue. Mais ils savent ce qu’ils ont à faire. Ils doivent rassurer la communauté internationale, en paroles et en actes, sur les objectifs de leur programme nucléaire », avait-elle déclaré à propos des dirigeants iraniens.