AFP: Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a estimé que la diplomatie et « des sanctions beaucoup plus actives » peuvent encore empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, lors d’une interview diffusée dimanche par la chaîne américaine CNN.
« Je pense que l’heure reste à la diplomatie et je continue de penser que des sanctions beaucoup plus actives pourraient forcer le régime (iranien, ndlr) à y réfléchir à deux fois », a déclaré M. Barak lors de l’émission dominicale « GPS ».
Le ministre de la Défense a toutefois ajouté qu’il était important que les Etats-Unis et les Européens « n’enlèvent aucune option de la table », à savoir l’option militaire, qui pourrait par exemple consister à tenter de détruire les sites nucléaires souterrains de l’Iran.
Le gouvernement iranien a toujours affirmé que son programme nucléaire était conçu uniquement à des fins civiles.
Quand on lui a demandé ce qu’Israël ferait si les sanctions échouaient, à savoir autoriser une attaque contre l’Iran, M. Barak s’est montré évasif.
« Je ne pense pas que nous ayons à répondre à ces questions », a-t-il dit.
Les Six (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU: Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne, plus l’Allemagne) et l’Iran ont repris lundi et mardi à Genève leurs négociations multilatérales sur le programme nucléaire de Téhéran interrompues depuis 14 mois. Ils doivent se retrouver de nouveau fin janvier à Istanbul.
En même temps M. Barak, dont le pays est la seule puissance nucléaire de la région mais qui ne l’a jamais reconnu officiellement, a jugé que les Iraniens « sont assez malins pour tenter de vous (les Américains ndlr) pousser, de pousser le monde entier au point où même le monde entier ne pourra plus rien faire » pour empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire.
Il a rappelé les exemples pakistanais et nord-coréens, deux Etats qui ont réussi à se doter de l’arme nucléaire à l’insu ou en dépit de la communauté internationale.
« Je pense que l’Iran va réussir à défier et à tromper et empêcher le reste du monde d’intervenir » pour arriver à ses fins, a dit le ministre.
« Il faut avoir cela en tête, quand vous calibrez, quand la communauté internationale calibre ses sanctions, la diplomatie et pendant combien de temps nous devons permettre que cela continue », a ajouté M. Barak