DUBAI, 26 mai 2012 (AFP) – Bahreïn a annoncé samedi sa décision de cesser la transmission de ses chaînes de télévision sur l’opérateur satellitaire Arabsat pour protester contre la diffusion sur cet opérateur de chaînes iraniennes, accusées par Manama d' »incitation confessionnelle ».
Dans un communiqué, l’Autorité des affaires de l’information (AAI, gouvernementale) précise que cette mesure prendra effet le 1er juin, ajoutant avoir demandé en vain depuis février 2011 à Arabsat de prendre des mesures contre les chaînes iraniennes pour « leur campagne hostile à Bahreïn et à l’Arabie saoudite ».
Elle accuse ces chaînes d' »incitation confessionnelle, à la haine, à la violence et au terrorisme », de « propagation de fausses nouvelles, d’attaques contre les dirigeants (…) de Bahreïn et d’Arabie saoudite », et d' »atteinte aux relations fraternelles historiques entre les membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) », selon le communiqué cité par l’agence officielle BNA.
Elle y voit « une flagrante violation » des statuts d’Arabsat et de conventions arabes et internationales, selon l’agence.
L’AAI ne cite pas nommément les chaînes iraniennes, diffusées par Arabsat, un opérateur basé en Arabie saoudite depuis sa création en 1976 par la Ligue arabe.
Les relations entre Manama et Téhéran sont tendues depuis le déploiement en mars 2011 de forces saoudiennes à Bahreïn au moment de la répression d’un mois de manifestations, animées par les chiites, majoritaires dans ce pays, dirigé par une dynastie sunnite.
Al-Alam, une chaîne satellitaire iranienne d’informations en continu, qui diffuse en langue arabe, et la chaîne Al-Manar du Hezbollah chiite libanais, assurent une large couverture des troubles à Bahreïn depuis l’an dernier.