VIENNE, 06 juin 2012 (AFP) – L’Union européenne (UE) a appelé mercredi l’Iran, soupçonné de vouloir se doter de l’arme atomique, à conclure « sans autre délai » un accord avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) alors qu’un nouveau round de négociations est prévu vendredi à Vienne.
Selon le directeur général de l’agence Yukiya Amano, l’Iran a déclaré que les différences persistantes entre les deux parties ne constituaient pas un obstacle à la conclusion d’un accord visant à vérifier la nature du programme iranien, rappelle l’UE selon le texte d’une déclaration.
« Nous constatons que depuis la visite (de Yukiya Amano le 21 mai) à Téhéran, aucun accord n’a été signé. Nous appelons l’Iran à conclure l’accord sans autre délai », déclare l’UE dans cette déclaration diffusée lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l’AIEA entamée lundi et qui devrait s’achever dès mercredi.
Il est important que l’Iran « garantisse un accès rapide à tous les sites, individus et informations aux dates et aux conditions requises par l’agence », selon le texte, en référence au site militaire de Parchin près de Téhéran où l’agence soupçonne des activités nucléaires illicites.
« Nous allons tenter de continuer de travailler à un texte concernant une approche structurée. J’espère que nous serons en mesure de le conclure (…) », a déclaré pour sa part l’ambassadeur iranien auprès de l’AIEA Ali Asghar Soltanieh lors d’un point presse en marge de la réunion, qui se tient à huis-clos.
« Je suis toujours optimiste. J’espère que les deux parties seront en mesure de trouver un dénominateur commun », a-t-il dit.
La veille, le chargé d’affaires américain auprès de l’AIEA Robert Wood avait aussi appelé de ses voeux la signature d’un accord vendredi, tout en se disant peu optimiste.
L’AIEA avait présenté dans un rapport très critique en novembre une série d’éléments provenant en partie de pays-membres, indiquant que la République islamique avait travaillé à la mise au point de l’arme nucléaire avant 2003, et peut-être après. L’accord doit permettre de répondre à toutes les questions soulevées dans le rapport.
Le pays avait démenti, qualifiant le document de falsifié et politisé.
M. Soltanieh s’en est pris avec virulence aux pays occidentaux du conseil des gouverneurs, qui utilisent selon lui l’AIEA à leur fin. « Malheureusement l’agence, supposée être une institution technique internationale, joue d’une certaine façon le rôle d’une agence des services secrets », a-t-il jugé.
Il a aussi regretté le comportement selon lui « non-constructif » des pays occidentaux dans leur évaluation du travail entre l’AIEA et l’Iran. « Plutôt que de saluer la récente visite du directeur général à Téhéran (…), ils la mettent en doute et ce n’est pas constructif alors que l’Iran est déterminé à travailler intensément avec l’AIEA pour trouver » un accord, a-t-il dit.
Les grandes puissances et Israël soupçonnent l’Iran, malgré ses dénégations répétées, de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert de son programme nucléaire civil.