PARIS, (AFP) – La France a jugé vendredi « très préoccupantes » les informations de l’AIEA sur l’installation de nouvelles centrifugeuses sur le site de Natanz, estimant qu’elles constituaient « un pas de plus dans la mauvaise direction » pour l’Iran, suspecté de vouloir acquérir l’arme nucléaire.
« Alors que nous attendons de l’Iran qu’il fasse des gestes concrets montrant sa volonté de s’engager dans une logique de coopération et de respect de ses obligations, il continue donc d’intensifier ses activités sensibles », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot.
L’Iran a commencé à installer des centrifugeuses plus modernes sur son site de Natanz début février, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) paru jeudi.
Le rapport de l’AIEA est sorti alors que l’Iran et le groupe des P5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne), chargé du dossier du nucléaire iranien, doivent reprendre des discussions mardi au Kazakhstan.
Le P5+1 doit faire une « offre actualisée » à Téhéran, contenant de nouveaux éléments, avait indiqué Paris jeudi.
« Nous espérons toujours qu’il sortira quelque chose de cette rencontre », a déclaré M. Lalliot.
L’enrichissement est au coeur du conflit entre l’Iran et les grandes puissances, qui soupçonnent la République islamique de vouloir enrichir de l’uranium jusqu’à 90%, niveau nécessaire pour fabriquer la bombe atomique, ce que les autorités iraniennes démentent.
Ce pays est sous le coup de sanctions multilatérales de l’ONU et unilatérales des Etats-Unis et de l’Union européenne pour ces activités nucléaires.
Téhéran exige un allègement des sanctions en échange d’une réduction de son activité d’enrichissement d’uranium, demande qui a été rejetée par le groupe 5+1.