Dans un communiqué publié le 3 aout, le Comité français pour un Iran démocratique (CFID)* a déploré la participation d’une délégation française à la cérémonie d’investiture du président des mollahs, Hassan Rohani. Voici le texte :
A la veille de la visite annoncé d’une délégation française en Iran conduite par le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne afin de participer à la cérémonie d’investiture du président iranien Hassan Rohani, le Comité Français pour Iran Démocratique (CFID) déclare sa vive préoccupation quant à la détérioration de la situation des Droits de l’Homme en Iran ; et la tentative des autorités de Téhéran d’exploiter les déplacement des personnalités européenne en Iran afin de couvrir cette situation alarmante.
Le CFID considère que l’amélioration de la situation des droits de l’Homme en Iran doit être une condition préalable de tout développement de relations diplomatiques et commerciales avec le régime en place à Téhéran et que celles-ci devront être mesurées à l’aune de l’arrêt des exécutions, de la libération des prisonniers politiques et au respect de la liberté d’expression et d’association.
Il estime qu’au moment où l’Iran a plus que jamais besoin de relations économiques avec l’Occident, une politique réaliste vis-à-vis de ce pays ne peut reposer que sur un équilibre qui tienne compte des revendications démocratiques du peuple iranien dont rien ne permet de penser qu’il serait, demain, bénéficiaire d’une ouverture économique du pays dont les différentes factions – notamment les Pasdarans – au pouvoir ont bien l’intention de capter le bénéfice.
Considérant que l’Iran ne peut à ce jour en aucun cas constituer un partenaire fiable dans le combat pour éradiquer le phénomène néfaste de l’intégrisme islamiste au Proche et au Moyen-Orient, le CFID considère qu’il est essentiel pour la sécurité internationale et la stabilité de la région de faire en sorte que l’Iran cesse toutes ses activités déstabilisatrices et dangereuses ; notamment l’usage répété des missiles balistiques.
Dès lors, en aucune manière, la France ne doit répondre aux demandes, pressions et tentatives du régime iranien visant à une restriction des droits démocratiques de ses opposants ou tout marchandage visant leurs activités. Elle doit rappeler à chaque occasion l’impératif absolu que représente pour notre République le respect des droits de l’Homme et l’abolition de la peine de mort.
Le CFID rappelle que la théocratie au pouvoir en Iran, par sa nature même, continue d’alimenter l’extrémisme islamiste dans la région à travers son soutien à des groupes terroristes et que les sauvageries de Daech ne peuvent pas entamer ni faire oublier cette réalité historique. Quant à la situation des droits de l’Homme dans ce pays qui est, selon l’ONU, le pays où l’on exécute le plus au monde (proportionnellement à sa population) et notamment des mineurs, les révélations récentes sur les massacres d’opposants perpétrés en 1988 rappellent que la réalité de ce régime est bien celle d’une dictature que traduisent l’absence de libertés politiques et d’opinion, comme d’élections libres et démocratiques.
Le CFID appelle donc les autorités gouvernementales françaises et en particulier le secrétaire d’Etat se déplaçant en Iran dans le cadre des relations diplomatiques résultant de l’accord sur le nucléaire iranien, à faire preuve de la plus extrême fermeté vis-à-vis de l’Iran et à rappeler en toutes circonstances la position de la France sur la situation des droits de l’Homme et sur la peine de mort comme sur le nécessaire respect des valeurs et principes démocratiques.
Pour le CFID
Jean-Pierre Michel
• Le Comité Français pour un Iran Démocratique (CFID) a été fondé en février 2007 par Alain Vivien, ex-ministre et ancien président de la mission interministérielle de lutte contre les sectes, Jean-Pierre Michel, ancien sénateur de la Haute-Saône, et François Colcombet, magistrat et ancien député. Le CFID est composé de personnalités politiques, d’élus et d’anciens élus qui rejettent la complaisance avec la dictature religieuse en Iran et voient dans le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), la principale force démocratique et laïque, appelé à jouer un rôle central dans l’évolution de l’Iran vers la démocratie.